Palais du gouvernement «Ces vols de surface, n'ont servi qu'à vendre du vent aux médias et aux citoyens en vue d'obtenir leurs voix et maintenir la paix sociale.» Un jour après l'avoir annoncé, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, met en application sa promesse faite le mercredi dernier lors de la réunion du gouvernement, et invite les citoyens algériens à déposer leurs dossiers de création d'associations nationales, inter-wilayas ou de partis, au niveau du Palais du gouvernement, et ce tous les jours de la semaine. «En application des décisions de la réunion du gouvernement réuni le 3 avril, et dans l'attente de la mise en service de la plate-forme numérique relative à la création de partis politiques et d'associations, le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire informe l'ensemble des citoyens remplissant les conditions juridiques et désirant créer des partis politiques ou des associations à caractère national ou inter-wilayal, que le dépôt des dossiers se fait tous les jours de la semaine au niveau de la direction générale des libertés publiques et des affaires juridiques (Palais du Gouvernement)»,précise le communiqué du ministère de l'Intérieur. En outre, des facilitations seront concrétisées de façon numérique, à cet effet, le même document indique que «les parties intéressées doivent présenter, au cas par cas, les documents requis par les lois en vigueur et qui sont consultables sur le portail électronique du ministère (la vie associative et politique): www.interieur.gov.dz ou en téléchargeant l'application mobile (idjraati) disponible sur le même lien». Dans le but de rattraper le retard et l'accumulation de dossiers déposés depuis des années et toujours sans réponses, le ministère de l'Intérieur invite les concernés à se rapprocher de la même direction générale en vue d'actualiser et parachever ces procédures, et «instruit les autorités locales (wilayas et APC) pour faciliter les démarches de création des associations locales à même d'accélérer l'étude de leur conformité selon les délais légaux arrêtés». Et ce en plus du service téléphonique mis à la disposition des citoyens pour les orienter et les accompagner à travers les lignes: 021.71.69.42, pour la création de partis, et: 021.71.20.80 /021.71.30.69/ 021.71.23.11, pour la création d'associations. On comprend aisément, que le département de l'intérieur, des collectivités locales, à travers cette nouvelle disposition à gérer les attentes des citoyens, tente de faire peau neuve, et fait montre de sa bonne volonté. Il va sans dire, que cette nouvelle mesure s'imbrique dans l'esprit du mouvement de contestation populaire du 22 février, et vise à convaincre les citoyens, que le temps des lenteurs administratives et des blocages de dossiers qui passent des années dans les tiroirs, est révolu. Sauf que, d'ores et déjà, les observateurs n'ont pas manqué de relever que ces pratiques ne sont pas nouvelles, et les assimilent à un mode de fonctionnement déjà utilisé par le passé, par les élus et les responsables. Pour eux, ces vols de surface, n'ont servi qu'à vendre du vent aux médias et aux citoyens en vue d'obtenir leurs voix et maintenir la paix sociale. Dans ce sens, le point de discorde qui se profile de la part du Hirak est sans conteste dans le fait, que ces directives émanent du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur, issus tous les deux de l'ancienne équipe. C'est précisément ce qui va totalement à contre sens des principes fondamentaux du mouvement populaire, qui, dès le début, a clairement exprimé son refus contre toutes les figures de l'ancien système. A cet effet, les slogans brandis lors de toutes les marches, sont on ne peut plus clairs, «ils doivent tous dégager».