«La levée de l'immunité des deux sénateurs pourrait être votée, le jeudi prochain, lors de la session ordinaire de cette chambre.» A peine le feu vert obtenu pour la procédure de la levée d'immunité parlementaire des deux anciens ministres, du secteur de la Solidarité, Saïd Barkat et Djamel Ould Abbès que celle-ci a été entamée jeudi dernier suite à la décision prise lors de la réunion du bureau du Sénat, présidé par Salah Goudjil, et en réponse à la demande du ministre de la Justice, c'est ce que précise le communiqué du Conseil de la nation. Le même document précise qu'en vertu de l'article 125 du règlement intérieur du Sénat, il a été décidé le transfert de la demande de la levée de l'immunité parlementaire de Ould Abbès et Barkat à la commission des affaires légales et administratives du Sénat, afin d'établir un rapport et le soumettre ensuite au bureau du Sénat et aux membres du la chambre haute du Parlement pour trancher, lors d'une séance à huis clos. Par ailleurs, dans une déclaration faite ce jeudi aux médias, Salah Goudjil a laissé entendre que «la levée de l'immunité des deux sénateurs pourrait être votée, le jeudi prochain, lors de la session ordinaire de cette chambre». Dans un premier temps, Ould Abbès a tenté d'exercer des pressions, sur le bureau afin d'éviter de comparaître devant la commission, et répondre aux accusations de corruption qui pèsent sur lui. C'est ce qu'avait affirmé le sénateur du FLN Abdelwahab Benzaim, «Ould Abbès exerce actuellement des pressions sur les membres de la commission juridique en sa qualité de vice-président pour éviter l'examen de son dossier». mais cela n'a aucun impact sur les membres de la commission, comme le précise le même sénateur «les membres de la commission sont déterminés à répondre à la saisine de la justice et éplucher son dossier et considèrent que la justice est au-dessus de tout.» Par ailleurs, Ould Abbès, qui a eu l'opportunité, d'abandonner volontairement son immunité, et peut-être jouir du luxe de sortir par la grande porte, a préféré s'obstiner à s'accrocher à ses chimères d'antan, et croire à une ère révolue, celle des intouchables. Dans ce sens, il faut préciser qu'après une période d'absence sur la scène politique, marquée par un flou sur sa démission du poste de SG du FLN, Ould Abbès a tenté un retour en force sans doute destiné à négocier une sortie honorable, en déposant sa démission lors de la dernière réunion du comité central, mais c'était sans compter sur la fermeté des membres du CC, qui ont répondu par un retrait de confiance. Chasse aux sorcières ou opération «mains propres», finalement ce n'est point l'intitulé de l'action qui importe au demeurant. Force est de reconnaître que rien ne résiste devant les revendications du mouvement populaire, qui n'a eu cesse de réclamer la tête de tous les visages de l'ancien système. Car conscient du mal qu'ils ont infligé au pays durant 20 ans, le Hirak est déterminé à aller jusqu'au bout, et n'acceptera plus, comme le montrent encore les slogans de ce 10e vendredi, d'être gouvernés par des mafieux.
