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Vendredi puissance 14
LES MANIFESTANTS RESISTENT MALGRE L'INTIMIDATION DE LA POLICE
Publié dans L'Expression le 25 - 05 - 2019


Et les marches continuent...
Pour ce «troisième anniversaire» du Hirak, la mobilisation était des plus impressionnantes. Comme aux premiers jours, l'on se marche sur les pieds pour manifester et demander le départ de tout le système...
Hier matin, 14e vendredi du Hirak. Nous sommes à l'entrée d'Alger, plus exactement au barrage de police juste avant le port. Un grand bus provenant de Aïn Taya est brusquement arrêté. La cause: un jeune homme qui sort le drapeau national par la fenêtre. Le «coupable» est appelé à descendre du bus et conduit directement dans un fourgon de police. Voici l'ambiance délétère qui régnait lors de l'acte XIV des manifestations pour le départ du système «bouteflikien». Car cette arrestation n'était pas un cas isolé. Puisque pour la première fois depuis le début de la révolution du 22 février les forces de l'ordre procédaient à des interpellations.
La Grande Poste des Martyrs
C'est le cas notamment au niveau de la Grande Poste d'Alger, où toute personne prise en flagrant délit de possession d'emblème national était arrêtée et transférée vers une destination inconnue. En cette matinée au temps gris et lourd, il était aussi interdit de...filmer ou prendre des photos. Même, les journalistes n'ont pas échappé à cette règle puisque bon nombre d'entre eux ont été arrêtés et leur matériel confisqué. La police a donc décidé de durcir le ton pour ce troisième mois du Hirak. Ce qui explique la forte présence des URS, notamment au niveau de la Grande Poste. Ils étaient beaucoup plus nombreux que d'habitude. Les femmes policières ont également été dépêchées pour la première fois depuis le début de la révolution du 22 février. Elles étaient chargées d'arrêter les femmes. Ce qui montre une préméditation...
Malgré ces intimidations, les manifestants ont résisté! «Le résultat après 3 mois du Hirak. On n'a pas le droit de brandir le drapeau de son pays sinon direction la case prison», dénonce très en colère Aymen. «Conclusion: si on ne sort pas yaklouna (ils vont nous bouffer, Ndlr)», réplique-t-il pour expliquer clairement l'importance de la poursuite de la mobilisation. Un état d'esprit partagé par la majorité des Algériens puisque cette nouvelle guerre psychologique n'a fait que renforcer leur détermination. Ainsi, l'information des arrestations ayant fait le tour d'Internet très rapidement, les Algérois ont décidé de sortir plus tôt que d'habitude. Dès 11h du matin, les marches commencent! Les premiers groupes qui avaient vu l'accès interdit à la Grande Poste réussissent a casser le barrage! Sous la pression, les policiers finissent par leur céder le passage. Les choses sérieuses pouvaient commencer! Surtout que plus le temps passe, plus la foule grandit. La police aussi puisque des renforts arrivent au même rythme que les Hirakiens. Néanmoins, face à la foule de plus en plus nombreuse, les forces de l'ordre se résignent. Sous la chaleur de midi, certains d'entre eux s'abritent sous les arbres de la Grande Poste côte à côte avec les citoyens. Les autres sont maintenus sur leurs positions, mais avec une allure des plus décontractées. Un petit moment de répit pour tous avant la grande bataille qui doit commencer dans un peu plus d'une heure...
Il est presque 14 h, la prière du vendredi à peine terminée que les fidèles se précipitent dans la rue en scandant les hymnes du Hirak. À la rue Didouche-Mourad, on voit de loin un raz-de -marée humain qui déferle en direction de la Grande Poste en passant par la place Maurice-Audin.
Ça ne s'arrête pas! Tel un tsunami, plusieurs autres grosses vagues suivent. La mobilisation est au rendez-vous! Elle est même plus importante que les deux premières semaines du Ramadhan. On est comme aux premiers jours du Hirak où l'on se marche sur les pieds et on a des difficultés à tenir debout. Presque toutes les artères de la capitale sont aux couleurs nationales. Même la place des Martyrs a été envahie cette fois-ci pour remplacer la symbolique de la Grande Poste. Femmes, hommes, enfants, de tout âge et catégorie sociale marchent ensemble. Il y a même deux Asiatiques qui se font remarquer dans la foule. Ils sont applaudis par des manifestants qui n'ont rien perdu de leur pacifisme. Des bénévoles aspergent les citoyens d'eau pour les rafraîchir.
Une marche pour le 4 juillet
L'ambiance festive et le pacifisme sont au rendez-vous. Toutefois, cela n'a en rien affecté le fond de cette marche qu'est «Irrouhou gaâ». Ainsi, cette fameuse phrase était au rendez-vous pour répondre à tous ses détracteurs. La foule a également profité de l'occasion pour répondre à la dernière lettre du chef d'état-major de l'ANP, vice -ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah. Ils s'en sont pris à son grade, au même titre que les fameux «3B» (Bensalah, Bedoui, Bouchareb, Ndlr). «Sorry! sorry, sorry Gaïd Salah oua echaab hada machi djaieh, goulna yatnahaw ga3 (sorry sorry Gaïd Salah», ce peuple n'est pas dupe et on a dit: qu'ils partent tous)», chantaient-ils en choeur en insistant sur la mise en place d'un Etat civil pas militaire. «Dawla Madaniya machi aaskariya», ciraient-ils. Les Algériens ont aussi réitéré leur refus de l'élection du 4 juillet prochain avec les «makache intikhbate maâ el isabat (pas d'élection avec la bande mafieuse)» promettant une grande marche pour la date de cette joute électorale. «4 juillet kayane masirate (4 juillet il y aura des manifestations)», se sont-ils engagés.
«O.K.» pour Taleb
La lettre de Taleb Ibrahimi a également reçu quelques réponses de la part de «son excellence le peuple». Des pancartes ont été soulevées à cet effet. Elles ont été majoritairement favorables comme celle-là où il est écrit: «Bienvenue à la proposition de Taleb El Ibrahimi et ses semblables. L'armée a pour devoir de les soutenir pour sortir de la crise.» Une nouvelle journée historique pour les «trois mois du Hirak» et ce, à travers tout le pays. Malgré le Ramadhan, le pacifisme et la mobilisation sont intactes. Mieux, la révolution du Sourire a retrouvé un nouveau souffle avec une foule des beaux jours du Hirak. Le message est donc clair: les Algériens ne lâcheront rien!


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