Une fois n'est pas coutume, la permanence de l'Aïd a été vraiment respectée ! En effet, le ministère du Commerce a annoncé que 99,52 % des commerçants concernés par cette mesure avaient joué le jeu. Des chiffres qui pour une fois sont en adéquation avec la réalité. Car, contrairement à d'habitude où la tutelle annonce des chiffres de la même ampleur alors que les rideaux des commerces restent baissés, cette fois-ci les Algériens ont trouvé où faire leurs courses. Cela même à l'heure du sacrifice… C'est ce que nous avons pu constater sur le terrain, notamment dans la capitale. Les commerces, les pharmacies et les structures de santé de la wilaya d'Alger ont respecté le programme de permanence durant le premier jour de l'Aïd El Adha. Au niveau des communes de Hammamet, Chéraga, Aïn Benian, Bir Mourad Raïs, El Biar, Sidi M'hamed, Draria et de Bouzaréah, les commerçants ont respecté le programme de permanence, notamment les boulangeries, les cafétérias, les commerces d'alimentation générale et les services de téléphonie mobile qui ont ouvert juste après la prière de l'Aïd. De même pour la région est d'Alger, Rouiba, El Harrach, Baraki, Bordj El Kiffan et Dergana, les produits de large consommation tels que le pain, les légumes et les fruits étaient disponibles. Les « accidentés » de l'Aïd ont même pu être pris en charge très rapidement puisque les pharmacies ont tenu leurs engagements, au même titre que les hôpitaux pour lesquels ce n'est pas nouveau. Tout comme les stations d'essence concernées par la permanence, qui ont approvisionné leurs clients de manière normale, les pharmacies ont ouvert leurs portes aux citoyens. Mieux encore, les Algériens n'ont pas eu besoin de faire le tour du monde pour trouver le magasin qui était de permanence. Un petit clic aura suffi grâce à la plateforme numérique créée à cet effet. Le département de Saïd Djellab a mis en place une application qui permet au citoyen de localiser par wilaya, par commune et par catégorie d'activité tous les commerces qui sont de permanence. Elle aura été bien utile à de nombreux citoyens, surtout qu'elle permet aussi de signaler les commerçants « indélicats ». Grosso modo donc, les Algériens n'ont pas été livrés à eux-mêmes durant cette fête. Seuls les transports publics ont fait défaut en ce jour de fête puisque les privés étaient aux abonnés absents alors que les bus mobilisés par l'Etusa n'étaient évidemment pas suffisants. Néanmoins, l'«enfer» habituel de l'Aïd a été évité. On n'a pas eu droit aux images «apocalyptiques» avec des rues désertes et des rideaux restés baissés. Il y avait un certain mouvement dans les rues, surtout en milieu d'après-midi où des chaînes humaines se sont formées au-devant des boucheries. Les citoyens s'étant précipités pour découper leurs moutons sacrifiés le matin et qui risquaient de devenir impro- pres à la consommation vu la chaleur qui régnait en cet Aïd caniculaire. Challenge réussi pour Saïd Djellab. Toutefois, le ministre a gagné une grande bataille, mais pas… la guerre. Le grand défi sera d'assurer la continuité du service à partir d'aujourd'hui. Comme cela est de coutume, beaucoup de commerçants restent fermés plusieurs jours après l'Aïd. On a pu, d'ailleurs, le constater durant l'Aïd el f'itr où les citoyens n'ont pas trouvé de pain et autres produit, de première nécessité durant presque une semaine après cette fête religieuse. Allons-nous assister au même scénario ? Surtout que cet Aïd arrive au milieu du mois d'août, période des vacances. Ils sont nombreux à en profiter pour prendre leur congé annuel avant la rentrée qui arrive à grands pas… Le vrai test de la « méthode Djellab », c'est donc à partir d'aujourd'hui. Réussira-t-il cette mission ? Wait and see… Ce que risquent les contrevenants Les sanctions vont être lourdes pour les commerçants qui n'ont pas respecté la permanence. La direction du commerce de la wilaya d'Alger a fait état d'amende pouvant aller de 30 000 à 100 000 DA, en plus du risque de fermeture pour un mois au minimum. A rappeler que le ministère du Commerce a mobilisé près de 64 000 commerçants au niveau national dont 40 491 commerçants dans l'alimentation générale et fruits et légumes, 5 695 boulangeries et 20 059 commerçants dans diverses activités.