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«Ne rougissons pas de vouloir la lune, il nous la faut!»
Maître Lachemi Belhocine, président d'«Algériens sans frontière» et avocat, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 27 - 02 - 2020

Le dossier de récupération des fonds illicitement transférés à l'étranger ne date pas d'aujourd'hui. La demande a été ressassée depuis le début du Mouvement populaire par des millions de voix durant les marches. La question a été également, au cœur de la campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre dernier et sur laquelle tous les candidats ont eu à s'exprimer. Tout récemment, c'est le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer qui a annoncé qu'un dispositif relatif à la récupération de ces fonds détournés à l'étranger allait être mis en place sous la tutelle du ministère de la Justice. Le porte-parole du gouvernement a indiqué que « la récupération de l'argent détourné et dilapidé sera engagée d'une manière résolue et réfléchie ». Le ministre a cependant reconnu qu' « il sera difficile de récupérer l'essentiel de cet argent ». Il a, dans ce sens, rappelé que l'opération de recouvrement des biens détournés obéissait à la convention des Nations unies portant sur la lutte contre la corruption, ratifiée en 2005. Belhimer a également souligné que le niveau d'application de cette résolution diffère d'un pays à un autre: il y a, d'une part, des pays comme les Etats-Unis, l'Angleterre et l'Allemagne qui sont généralement prêts à coopérer pour la restitution des fonds détournés, et, d'autre part, des pays comme la France, où atterrit, selon lui, l'essentiel des fonds algériens, qui se montrent « plus permissifs » envers ces fonds. C'est dans cette ambiance marquée par une valse-hésitation qu'un certain Lachemi Belhocine fait irruption pour se saisir du dossier et rompre avec le doute. « Ne rougissons pas de vouloir la lune, il nous la faut ! », semble dire cet avocat algérien basé en Suisse ( Fribourg). Aux côtés d'autres avocats, de banquiers et experts financiers de notre diaspora, il initie une procédure en Suisse visant à récupérer ces fonds illicitement transférés à l'étranger au nom du peuple algérien. « Je ne veux rien, je ne demande rien, ce que je veux, c'est réparer une injustice commise envers le peuple algérien. J'en fais un acte patriotique pour mon pays », insiste maître Belhocine.
L'Expression : Maître, qui êtes-vous, d'où venez- vous ?
Maître Lachemi Belhocine : Je suis un Algérien amoureux de sa patrie. J'ai fait mes études en droit à la faculté de Ben Aknoun, où j'ai obtenu mon diplôme en 1988. J'ai refait mes études en droit pour obtenir un deuxième master en Suisse et en Europe. Etant installé en Suisse, plus exactement à Fribourg, j'ai présenté ma candidature pour le bâtonnat dans ce pays, j'ai réussi aux examens et c'est ainsi que j'ai ouvert mon propre cabinet où j'exerce à titre privé depuis 18 ans.
Vous dites qu'on peut récupérer l'argent illicitement transféré à l'étranger. Vous êtes même un défenseur acharné de cette option. Comment est-ce possible avec la complexité des procédures et surtout l'impossibilité de prouver l'origine illicite de ces fonds ?
En réalité, la qualification de complexité rime avec incompétence. C'est aussi simple que cela. Il n'y a rien de complexe, mais si vous prenez des chemins sinueux et compliqués, il ne faut pas vous étonner de la complexité de la procédure, c'est même évident.
Maintenant, il faut être très clair. Il y a deux types de procédures. Une qui est complexe et à mon avis, elle est juste ridicule.
Elle dit quoi cette démarche ? Elle laisse entendre qu'on se situe au niveau de l'Etat et on croit aller vers un autre Etat et lui dire, tout simplement et gentiment « écoutez, restituez-nous notre argent » et ainsi, tout aussi gentiment on reviendra avec des valises pleines à craquer au bonheur du peuple, ce qui est totalement ridicule à mon sens.
En revanche, j'estime que la véritable procédure pour récupérer l'argent spolié est toute simple et surtout efficace et ne prend pas beaucoup de temps et je ne vois aucune complexité là-dedans.
Et comment faire alors? Et avez-vous saisi les autorités algériennes sur ce dossier ?
Evidemment, nous avions saisi les autorités algériennes. Là, je parle en tant que président d' « Algériens sans frontières ».
Pourquoi « Algériens sans frontières » parce que si je vais moi-même en tant qu'individu, les règles de procédure sont faites également pour formuler des obstacles à des démarches comme celle-ci pour récupérer de l'argent. Nous nous sommes réunis dans le cadre de cette association où il y a de nombreux avocats, mais pas uniquement, il y a des experts en économie, en finances et en droit international.
Ils font partie principalement de la diaspora. L'avantage est qu'ils travaillent dans des entreprises de la haute finance et de ce fait, ils connaissent parfaitement les rouages. Tout ce beau monde est animé d'un sentiment de patriotisme. On a constitué un collectif mondial de compétences algériennes qui s'appelle « Algériens sans frontières ».
Dans nos statuts, on est habilité à agir en tant que collectif mondial et nous sommes habilités à entamer des actions à même de demander le gel des avoirs.
La prochaine étape pour récupérer cet argent qui appartient au peuple algérien qui a un Etat, c'est à lui de missionner ce collectif pour récupérer cet argent.
Dernièrement, l'ambassadeur de l'UE a affirmé que les Etats n'ont pas la mainmise sur les banques. Il a, en quelque sorte, souligné cette complexité.
En effet, j'ai écouté ses propos, préliminairement pour moi, c'est maladroit. Je m'insurge contre cette immersion dans la souveraineté algérienne. J'ai reçu de nombreux appels de la part de nos compatriotes à l'étranger. Ils ont trouvé inélégant la manière avec laquelle l'ambassadeur de l'UE en Algérie, est venu s'introduire dans les affaires algéro-algériennes. Donc, cette mise au point est de ce fait, indispensable.
Cela étant dit, je relève, par ailleurs, son incompétence au sujet de ce dossier. J'ai lu et relu attentivement ses déclarations et je trouve triste qu'il aborde un sujet d'une aussi grande importance, mais qu'il ne maîtrise absolument pas. Ensuite, il donne un exemple qui n'est pas le nôtre. Il a cité le cas de la Tunisie. Pour simplifier, il faut savoir que l'ex-président Ben Ali a quitté le pays.
Du coup, le régime est tombé. En Algérie, le président est toujours là, le régime n'est pas tombé. Il est vacillant, chancelant et tout ce qu'on veut, mais pas tombé.
Les appareils de l'Etat sont debout, la souveraineté du pays est sauvegardée. Donc, déjà en termes de comparaison, ce n'est pas la même chose. Le deuxième point, qui est important à relever. C'est que dans le cas de la Tunisie, on parle de l'argent uniquement dilapidé par Ben Ali et son épouse.
En Algérie, on parle de centaines de personnes, voire même plus, qui ont dilapidé l'argent du peuple. Alors, où sont les points de comparaison, si ce n'est les banques dépositaires de cet argent ?
Hormis ce facteur, qui est un point de détail, il n'y a aucun point de comparaison entre les deux.
Revenons à ce qui concerne notre cas, l'argent, qui est sorti d'ici, nécessitait, selon les lois du pays, une seule autorisation qui doit être délivrée par une autorité habilitée à le faire et qui s'appelle le Conseil du crédit et de la monnaie.
Il se trouve que ce Conseil du crédit et de la monnaie n'a délivré aucune autorisation et ce, depuis 2010.
Vous avez déjà deviné qu'il ne sera pas difficile de savoir qui a transféré illicitement, c'est-à-dire sans autorisation de ce Conseil de la devise de l'Algérie vers l'étranger. De ce fait, il sera d'autant plus facile de savoir vers quelle destination cet argent a été transféré, cela signifie quoi ? Cela signifie qu'il est simple et facile de pouvoir missionner des compétences algériennes pour aller récupérer cet argent où qu'il se trouve.
Vous semblez très imprégné de ce dossier. Est-ce que vous connaissez le montant et les pays où se trouve cet argent ?
Le montant exact, je ne l'ai pas. Personne ne l'aura, car par nature, ce sont des transactions opaques. Il faut également qu'à ce niveau, il faut une collaboration de l'Etat. Nous avons des services de renseignements très compétents et efficaces et donc, à mon avis, le travail n'est pas si complexe.
Par contre, ce que je peux vous confirmer à mon niveau, en tant qu'avocat indépendant en Suisse, j'ai déjà repéré des comptes en Suisse, en Belgique et même Singapour pour ne citer que ces trois exemples, et je ne vois pas où se situerait la difficulté à retracer à partir de l'Algérie le cheminement des sommes colossales qui ont été transférées illicitement vers l'étranger.
Maître, en entamant cette action, vous louez vos services à l'Etat algérien ou vous en faites un acte de patriotisme ?
Vous avez bien fait de me poser cette question. Moi, la seule chose qui m'anime est de servir mon pays et je fais effectivement de cette action un acte patriotique. Je n'ai besoin de rien, la seule chose qui m'anime est de pallier cette injustice sociale. On ne peut pas laisser faire et j'estime qu'il est important d'être là en ce moment et de récupérer cet argent.


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