La direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) a «catégoriquement» démenti dans un communiqué, rendu public samedi en soirée, «les informations relayées par des sites d'information et sur les réseaux sociaux selon lesquelles la police aurait utilisé, ce samedi 7 février 2020 (avant-hier) à Alger-Centre, la force contre des manifestants». La réaction de la Dgsn est intervenue, faut-il le noter, peu de temps après que des vidéos et des informations faisant état de plusieurs arrestations et de personnes blessées, à la suite d'un face-à-face tendu avec la police, se sont répandues comme une traînée de poudre sur la Toile. Il ressort du communiqué de la Dgsn qu'en vérité, il n'y a pas eu de répression, lors de la marche organisée avant-hier à Alger et que l'intervention des policiers était juste une opération de maintien de l'ordre public. La Dgsn a évoqué dans son communiqué «une manifestation non autorisée, enregistrée avant-hier dans l'une des rues de la capitale». Que s'est-il réellement passé ? Selon le communiqué de la Dgsn, les manifestants ayant occupé la voie publique ont « causé le blocage de la circulation et la fermeture des commerces». Face à cette situation, « les services de police sont intervenus, conformément aux lois et réglementations en vigueur, pour maintenir l'ordre public, rouvrir la voie à la circulation et rétablir la quiétude parmi les citoyens», informe le communiqué de la Dgsn. Les manifestants et leurs relais dans les réseaux sociaux ont tenté de créditer la thèse selon laquelle les marches des vendredis et des samedis relevaient de la même logique. Partant, ils ont estimé que l'intervention de la police, ce samedi était injustifiée, du moment que celle-ci laissait faire les manifestations traditionnelles du Hirak. La comparaison ne saurait tenir la route précisément parce que le Hirak a ses espaces d'expressions traditionnels. Et le samedi n'en fait pas partie. Les tentatives de marche non autorisée pour les samedis ne peuvent être imputées au Hirak. D'ailleurs, la grande marche du samedi 22 février 2020 n'a pas été interdite par les autorités, parce que c'était un jour-anniversaire. Mais le samedi qui a suivi, les Algériens n'étaient pas sortis. Seules quelques dizaines d'activistes et d'irréductibles ont tenté d'en faire un troisième jour de manifestation hebdomadaire. C'est une tromperie. Les forces de l'ordre ont la mission de sauvegarder l'ordre public. Elles l'ont fait dans le cadre d'une opération qui a conduit à « l'arrestation de plusieurs participants à la marche non autorisée», précise-t-on de même source, ajoutant que « la majorité des manifestants a été libérée le même jour», tandis que « le reste des interpellés sera déféré par-devant la justice» pour étudier leurs cas. «Dans le cadre de ses engagements constitutionnels et soucieuse de la protection des personnes et des biens, la Dgsn veillera à la sérénité et la sûreté publiques pour le bien-être du citoyen et du pays », a conclu la Dgsn.