Alors que la vague de Covid-19 a fait, hier, 202 000 morts à travers le monde, selon les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé, l'Afrique reste dans son ensemble le continent le moins affecté par la pandémie, comparativement à la situation qui prévaut en Europe et en Amérique du Nord. Avec 1330 décès pour plus de 29 000 cas officiellement confirmés, elle paraît devoir résister avec davantage d'efficacité, malgré l'insuffisance considérable des moyens tels que les masques, les gels et autres produits de protection contre la propagation du nouveau coronavirus. Les mises en garde de l'OMS ainsi que de l'ONU ont été suffisamment nombreuses et éloquentes quant au danger d'une explosion de cette pandémie pour que les gouvernements se mettent aussitôt à anticiper la menace en décrétant les mesures de confinement ainsi que les couvre-feux. D'ailleurs, au Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique avec ses plus de 100 millions d'habitants, le gouverneur de l'Etat de Lagos qui est la capitale économique du pays vient de décider le port obligatoire du masque pour mieux contrecarrer le nouveau coronavirus. M. Babajide Sanwo-Olu a pris cette mesure qui concerne la majorité des 20 millions de personnes qui résident dans la métropole nigeriane et on peut penser que ce n'était pas de gaieté de coeur qu'il a pris une telle décision. Lagos est, à l'instar de l'Etat voisin d'Ogun et de la capitale fédérale du Nigeria, Abuja, dans une situation de strict confinement depuis la fin mars, ce qui n'a pas manqué d'engendrer des répercussions sociales et économiques dans un pays où un grand nombre de gens dépendent du commerce informel. Mais pouvait-il en être autrement dès lors que la propagation de l'épidémie a officiellement fait 35 morts pour 1182 cas confirmés au Nigeria, Lagos ayant enregistré, pour sa part, 19 morts pour 689 cas constatés. Le président Muhammadu Buhari doit, par ailleurs, se prononcer aujourd'hui même sur une éventuelle reconduction du confinement qui arrive à expiration ou sur un allègement progressif de la mesure, selon les circonstances et la situation de chaque région. Le cas du Nigeria n'est pas différent de celui de l'Afrique du Sud qui est, à ce stade, le pays le plus endeuillé par la pandémie et qui tente, avec des mesures souvent identiques à celles instaurées de par le monde, d'enrayer la propagation du nouveau coronavirus. Dans un tel contexte, la création d'un Centre de connaissances de l'ONU sur le Covid-19 en Afrique, apporte une bouffée d'oxygène dans la mesure où ce nouveau portail va héberger des de hautes contributions et toute une expertise fondée sur les ressources et les actions des Nations unies sur le continent. Guichet unique en ce domaine, s'il en est, il aura un rôle de référentiel précieux quant aux informations sur l'Afrique, en perspective des Agendas 2030 et 2063, comme l'indique la Commission économiques des Nations unies pour l'Afrique (CEA-ONU). Mais, d'ores et déjà, il offrira, à partir des données brutes, des publications des experts, des forums de discussion, des ressources d'apprentissage et des actualités sur le développement de la lutte contre le Covid-19 un atout non négligeable, surtout dans la conjoncture présente.