L'Algérie s'est dotée d'une Agence nationale de sécurité sanitaire. Une structure tant attendue et revendiquée depuis des années par les spécialistes qui, selon son président, le professeur Sanhadji «favoriserait la réforme du système de santé, par l'établissement d'une relation directe entre la sûreté nationale et la santé publique». S'exprimant, à l'occasion de sa nomination à la tête de cette agence, mise en place sur décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, Sanhadji a affirmé que cette nouvelle structure sanitaire sera «totalement souveraine» dans ses décisions. Ce biologiste, spécialiste en immunologie des transplantations, a précisé dans ce sens que le président Tebboune «a conféré à l'Agence des prérogatives importantes, en ce qu'elle sera totalement souveraine dans ses décisions», soulignant que «les décisions de l'Agence seront concrétisées sur le terrain, dans le cadre de la réforme du système de santé». Poursuivant, le professeur Sanhadji n'as pas manqué l'occasion de faire allusion à ce que le choix du chef de l'Etat de mettre en place cette structure de santé, est sage et cohérent. Il a souligné, en effet, dans ce sens que «la mise en place de cette Agence «intervient à une étape cruciale et devra constituer pour le système de santé national un outil important, voire inédit, eu égard aux réformes engagées par l'Algérie dans le domaine de la santé». Le docteur Bekkat Berkani est du même avis. Dans un entretien accordé à L'Expression en avril dernier, il avait considéré que «les mesures de réorganisation de notre système de santé, décidées la veille, par le président, sont nécessaires et elles arrivent à temps, notamment que celui-ci est mis à l'épreuve par cette épidémie». Le docteur Bekkat Berkani, qui est aujourd'hui membre du Comité scientifique pour le suivi du coronavirus, et qui avait plaidé déjà en 2018 pour la création d'une pareille structure sanitaire (l'Agence), nous avait déclaré que «notre système de santé national doit être absolument revu dans sa forme et son fond afin de répondre aux exigences de la médecine moderne et à l'accès aux soins de tous les citoyens». Selon les récentes déclarations du professeur Sanhadji, ladite agence «vise à établir une relation directe entre la sécurité et la stabilité nationale et la santé publique, une question extrêmement importante». Ce chercheur a ajouté que l'Agence se voulait «un grand projet du fait qu'elle oeuvrera à réformer l'ensemble du système sanitaire, une démarche liée à la sécurité nationale. Pour cela, nous aurons à améliorer son image et la qualité des soins à même de répondre à la demande». «Nous ne devrons pas reproduire les mêmes erreurs (...). Nous utiliserons de nouvelles techniques basées sur l'intelligence artificielle avec des données importantes, étant le seul moyen pour parvenir au niveau atteint par les autres pays (...), l'important étant d'y arriver», a-t-il souligné. Dans cette optique, notons que le professeur Sanhadji a proposé de doter l'Agence qu'il dirige d'un hôpital «étanche» de recherche, entièrement confiné, où seront étudiés des «germes très dangereux», à l'exemple de la fièvre hémorragique d'Ebola, et traités les malades affectés «pour en arrêter la transmission».