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La bataille des maîtres
Les avocats défendent avec acharnement leurs clients
Publié dans L'Expression le 12 - 07 - 2020

Les avocats d'Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont plaidé, hier, au cinquième jour du procès de l'affaire Tahkout, sans la présence des deux ex-Premiers ministres. Ces derniers étaient absents, pour la seconde fois, de l'audience, en raison de leur état de santé. Les deux hommes paraissaient, effectivement, très fatigués, les trois premiers jours du procès et Abdelmalek Sellal, très amaigri, avait même avoué au juge qu'il ne savait pas par quel miracle, il arrivait encore à se tenir debout. À l'entame de l'audience, c'est Me Fetnassi qui a pris la parole pour défendre Ahmed Ouyahia, poursuivi, notamment pour corruption, dilapidation, abus de fonction et octroi d'avantages non justifiés. L'avocat, connu pour être un bon procédurier, a commencé sa plaidoirie en rappelant encore une fois au tribunal que son client a déjà été jugé pour ces mêmes faits. Il a ensuite précisé que son client n'était pas encore au gouvernement lorsque le projet Hyundai a été validé par le Conseil national des investissements. À propos du choix de la liste des 5+5 des opérateurs dans le montage automobile, il a souligné que l'ancien Premier ministre n'a fait que valider une liste sélectionnée par le ministère de l'Industrie. Pour l'avocat, les actes de son client sont des actes de gestion et ne peuvent nullement être jugés pénalement. «Ahmed Ouyahia appliquait une politique. Il n'a pas octroyé des avantages, c'était des lois de la République», a affirmé Me Fetnassi insistant sur le fait que toutes les lois et décrets sont passés devant un Conseil des ministres pour adoption. À la barre, l'avocat d'Abdelmalek Sellal a commencé par s'interroger sur la raison du non-respect de la Loi fondamentale affirmant qu'en l'absence d'une Haute Cour, ces hauts responsables ne doivent pas être jugés. «L'Histoire ne pardonne pas» affirme Me Khader Mourad soutenant qu'il s'agit bien d'un «procès politique et de règlement de comptes».
«Sellal a perdu espoir»
Mais «il faut prendre son mal en patience M. Sellal et garder espoir aujourd'hui que l'Algérie a un président élu», dit-il tout en se retournant vers le box des accusés où la place de l'ex-Premier ministre est vide. «Abdelmalek Sellal n'est pas là et vous savez pourquoi monsieur le président? Parce que cet homme d'Etat a perdu espoir», lâche son avocat avant de poursuivre «mon client se demande à quoi bon assister à des procès où le tarif est connu d'avance: pour un Premier ministre, c'est 15 ans. À combien d'années vous voulez le condamner? Dites-le et que l'on en finisse» lance encore Me Khader à l'adresse du tribunal avant de rappeler que son client a également déjà été condamné pour les mêmes faits. L'avocat revient sur les chefs d'inculpation, rappelle qu'on reproche à son client d'avoir présidé le Conseil d'investissements et d'avoir accordé une autorisation à Mahieddine Tahkout alors que c'était dans le respect du seul et unique décret n° 2074 qui réglementait le montage automobile. Il avancera les articles de lois qui prouvent qu'Abdelmalek Sellal n'a nullement transgressé la procédure avant de conclure «dans ce procès, il y a une grande injustice. Abdelmalek Sellal exécutait une politique du président de la République et s'il a manqué à son devoir, la sanction ne peut qu'être politique. Monsieur le président, la justice n'est pas un bourreau, elle a un visage humain». Benmiloud Abdelkader, l'ex-directeur général de l'Etusa qui encourt une peine de 10 ans de prison ferme pour avoir permis à Mahieddine Tahkout de bénéficier d'un marché de plus de 2 200 milliards cts avec l'établissement public en concevant un cahier des charges sur mesure, selon l'accusation, sera défendu par deux avocats.
Très perspicace, Me Haddouche va commencer par rappeler que son mandant n'occupait pas le poste de directeur au moment de la conception du cahier des charges qui a, dans tous les cas, été adopté par un conseil d'administration. «Ce n'est pas de la faute de mon client si Mahieddine Tahkout est le premier opérateur dans le transport. Le ministre du secteur l'a, lui-même, confirmé!» a ajouté l'avocat avant d'affirmer que son client avait, et à plusieurs reprises, avisé le président du conseil d'administration qui est aussi le directeur des transports de la wilaya d'Alger, des contraintes rencontrées dans l'exécution du contrat «il avait refusé de payer la totalité des factures tant que l'exécution n'était pas faite dans le respect total du cahier des charges, mais on lui disait ‘‘il faut payer pour éviter les soucis''. Et des problèmes, il en a eu pour avoir préservé l'argent public. Il a été licencié et se retrouve aujourd'hui devant le tribunal». Me Haddache ne va pas conclure sa plaidoirie sans dire que «les conflits d'intérêts se passaient bien haut, au-dessus de la tête de mon client qui n'est en fait qu'une victime collatérale». L'avocat de l'ex-directeur général des Domaines, Boualeg Salah poursuivi pour l'octroi d'un lot de terrain à
Bab Ezzouar au principal prévenu et la dévaluation de son prix de 70%, a présenté les décrets justifiant ce réajustement affirmant que le terrain en question n'était pas viable et rappelant que la décision finale d'une telle procédure était du ressort de l'ex-wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, poursuivi également pour le même fait. L'avocate de Remache Kheirredine, l'ex-directeur des oeuvres sociales de la région Est (Onou) va aller droit au but en rejetant dès l'entame de sa plaidoirie tous les PV qui ont été établis par la Gendarmerie nationale. «Ce qui est basé sur du faux est faux. Le parquet a demandé 7 ans pour mon client se basant sur uniquement des procès-verbaux de la Gendarmerie nationale qui était sous l'autorité du colonel Belekcir, or ce dernier fait l'objet aujourd'hui d'un mandat d'arrêt international.» Mieux, l'avocate va se demander pour quelle raison son client se trouve en prison alors que d'autres prévenus qui ont le même statut et poursuivis pour les mêmes faits ne l'ont pas été. Elle se demande également la raison du deux poids, deux mesures dans les peines requises avant de conclure «mon client est un simple exécutant». Les plaidoiries vont se poursuivre, aujourd'hui, avec la vingtaine d'avocats des prévenus Tahkout.


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