Dans la course contre-la-montre engagée par les pouvoirs publics pour réguler définitivement le secteur de l'industrie automobile, et statuer sur les modes de fonctionnement de l'importation de véhicules neufs et le montage automobile, l'ultimatum lancé par le président de la République prendra fin le 22 juillet prochain. Dans ce sillage le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a présidé, mercredi dernier, une réunion du gouvernement par visioconférence, durant laquelle plusieurs décisions ont été prises. En effet, le gouvernement a approuvé, lors de la réunion, le projet de décret fixant les conditions et les modalités d'exercice de l'activité de construction de véhicules, et le projet de décret fixant les conditions et les modalités d'exercice de l'activité de concessionnaire de véhicules neufs et les cahiers des charges. Pour le projet de décret de l'activité de construction de véhicules « le cahier des charges y afférent, vise à définir une nouvelle stratégie pour l'industrie de montage de véhicules en rupture avec l'approche rentière adoptée jusque-là, et qui, a été préjudiciable aux ressources de l'Etat et aux intérêts des consommateurs». Quant à celui de l'activité de concessionnaire de véhicules neufs et les cahiers des charges, il introduit de nouvelles mesures visant à « instaurer plus de rigueur dans l'opération d'octroi de l'agrément pour l'exercice de l'activité de concessionnaire, notamment celles visant à protéger plus efficacement le consommateur par la mise à sa disposition d'un produit fiable sur le plan technique et de la sécurité, tout en limitant l'incidence de ces importations sur les ressources en devises du pays». Il faut dire que les importants préjudices causés par ce secteur durant les dernières années, ont été très lourds pour le Trésor public, du fait que les avantages fiscaux, douaniers, et bancaires, accordés aux opérateurs, n'ont pas abouti aux résultats escomptés, à savoir la disponibilité des véhicules à des prix abordables, et l'impact sur l'économie nationale, à travers des taux d'intégration qui auraient permis un réel lancement de la construction automobile. C'est précisément le vrai défi à relever actuellement, dans la mesure où la problématique demeure toujours la création d'un tissu d'entreprises de sous-traitance, à même d'assurer la pérennité du secteur, à travers le renforcement du principe de l'intégration. Pour rappel, le président de la République avait instruit le ministre de l'Industrie à l'effet de «libérer les cahiers des charges avant le 22 juillet prochain, qui concernent le secteur de la construction automobile; la production d'électroménager, la production de pièces détachées, l'importation de véhicules neufs, l'importation d'usines usagées. S'agissant du cahier des charges qui concerne l'importation des véhicules neufs, celle-ci doit intervenir obligatoirement avec la mise en place d'un réseau de service après-vente au niveau de tout le territoire national et qui soit géré par des professionnels du secteur». C'est donc dans une configuration industrielle complètement nouvelle, que les actions de l'Etat autant que celles des opérateurs, doivent s'inscrire, afin de donner un nouveau souffle, basé essentiellement sur l‘impératif d'impacter positivement l'économie nationale, et dans les délais les plus courts. Il convient de rappeler cependant que la tâche est loin d'être aisée et nécessite une totale rupture avec les anciennes pratiques qui ont mis le pays dans la situation chaotique où il se trouve aujourd'hui.