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Farid Abache : l'écrivain qui chante
Portrait
Publié dans L'Expression le 13 - 08 - 2020

Il est très rare, inhabituel, voire inexistant, le cas d'écrivains qui font preuve de ce genre de générosité: en tout cas, chez nous, il s'agit vraiment d'un cas unique. Un auteur qui offre de donner gracieusement aux lecteurs qui le lui demandent, un exemplaire de son dernier roman. L'auteur de ce geste extrêmement significatif est l'écrivain-poète Farid Abache. Quant au livre dont il est question, c'est «Condamnés à vivre», dernier roman de cet auteur dont les débuts dans l'écriture remontent à plusieurs décennies. Qui, parmi les fidèles lecteurs de la presse algérienne, ne se souvient pas des articles culturels exceptionnels que Farid Abache publiait durant le début et le milieu des années quatre-vingt-dix? La Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou l'a choisi d'ailleurs avant-hier pour lui consacrer son hommage aux hommes de cultures. Le parcours de ce titulaire d'une licence de philosophie, né en 1968 à Tazmalt (Béjaïa), est rappelé à l'occasion de cet hommage. Ce qui est exceptionnel et qu'on retrouve également rarement chez d'autres hommes de culture algériens, c'est le fait que Farid Abache écrit dans les trois langues: amazighe, arabe et française bien que la part du lion soit réservée à la langue française.
«Guitare et poésie...»
Quant à son premier texte littéraire, il l'a élaboré en langue arabe quand il avait à peine onze ans. «En 1979, a` l'occasion d'un concours international organise´ par l'Unesco, il reçoit le Premier Prix avec un poème incitant les humains a` mettre un terme aux guerres et a` répandre la paix et l'entente», rappellent les animateurs de la même rubrique avant de souligner aussi que Farid Abache a traduit de nombreux livres de la littérature universelle, a` l'instar de: «Le Prophète» de Gibran Khalil Gibran en kabyle et le roman
«Une enquête au pays» de Driss Chrai¨bi en arabe... «Sa passion des mots du monde entier, Farid Abache la partagera avec de nombreux lecteurs dans les colonnes du quotidien le Matin ou` il avait animé une rubrique de littérature universelle. Il a en outre, collabore´ a` tous les nume´ros de Ruptures, fonde´ par Tahar Djaout, relève-t-on, en outre, dans la rubrique littéraire de la Maison de la culture Mouloud Mammeri.
Cette dernière précise que dès 1994, son parcours professionnel l'a conduit vers d'autres activités. La poésie reste sa thérapie. Et de citer Farid Abache, lui-même: «Qui de nous ne traverse pas de temps a` autre des moments de flottement, de désarroi, de mélancolie, de spleen? Toutes les fois où` je suis sous la pesante emprise de cette déréliction, je trouve consolation et apaisement auprès des notes et des mots qui s'ingénient a` effacer mes tourments, a` accorder mes cordes émotionnelles et me propulser vers l'azur de la quiétude et de la joie. Guitare et poésie, mes auxiliaires de vie, ma meilleure thérapie.»
De la littérature à la musique
Le premier texte littéraire de Farid Abache a vu le jour en 1990. Il s'agit de «La Camisole de gre´», paru aux éditions Laphomic. Ce livre a été salué par le grand poète Djamel Amrani «pour son écriture éclatée». Jean Déjeux a de son côté, mis en exergue son originalité: «discours décousu, avec néologismes, spontanéité dans les réflexions, style fragmentaire.»
«Ce roman a fait l'objet d'une thèse de doctorat en lettres françaises soutenue par Dalil Slahdji à l'université de Béjaïa», est-il précisé. Après une longue halte, pour ne pas dire une traversée du désert, Farid Abache revient sur la scène littéraire avec le roman«Condamnés à vivre» aux éditions «Tira» que dirige l'infatigable romancier et militant du Mouvement culturel berbère (MCB) Brahim Tazaghart. «Le roman démarre par une sorte d'essai littéraire sur la vie et la poésie de trois poètes, Kai¨s, Rimbaud et Si Mohand, et sur la relation entre littérature et errance. Assez vite, d'autres événements viennent bousculer le cours des choses.
En effet, le narrateur rencontre au café´ du village ses amis d'enfance, qui lui apprennent le suicide tout récent d'un ami commun, Ali, personnage taciturne, mais loquace pendant ses moments d'ivresse ou` il extériorisait ses angoisses et ses questionnements existentiels. Le narrateur tient a` entrainer ses amis a` tenter d'élucider ce suicide. Usant d'un stratagème, il parvient a` leur faire écrire des textes supposés être autant de legs confessionnels d'Ali! Dans son sillage, le lecteur découvre quatre textes qui aboutissent tous a` un suicide», résume-t-on avant de préciser que «Condamnés a` vivre», paru en 2019, est un texte pluriel, truffe´ de rebondissements thématiques, il envoûte le lecteur et lui fait vivre une suave traversée textuelle.
Des vagues et des flammes
Farid Abache ne fait pas qu'écrire, puisque il, existe, en lui aussi une autre passion: la musique. Ses premières compositions musicales remontent à ses années d'université à partir de 1987. Il a fallu attendre jusqu'à 2019 pour que Farid Abache fasse l'enregistrement d'un premier CDrom constitué de sept titres dont la thématique amoureuse occupe la plus grande place.
«La chanson intitulée «kker dder ili» est un hymne à la libération de la femme de tous les carcans de la société patriarcale», peut-on apprendre par ailleurs.
L'album est composé aussi d'une autre chanson qui «met en exergue l'effet catharsique de l'art qui guérit l'esprit tourmenté, ajuste ses humeurs et rééquilibre ses émotions».
Enfin, un troisième titre
«Lebhar» dépeint la relation amoureuse entre les vagues et le sable et «développe tout un tissu de métaphores autour de cette flamme qui est à l'origine de tout ce qui est vivant». Comme on peut le constater Farid Abache écrit et chante non pas pour se faire une carrière, ni pour exister sur la scène culturelle et médiatique. Il le fait par passion et c'est ce qui fait de lui un vrai écrivain.


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