Décidément, il y a de mauvaises habitudes qui ne changent pas! C'est le cas à Haï El Bina (commune de Dély Ibrahim, Alger) où à chaque fois que l'on effectue des travaux sur l'éclairage public, le quartier est plongé dans le noir. En effet, les services d'entretien de l'éclairage public sont venus, il y a deux jours, effectuer des travaux. Ils ont touché aux poteaux électriques afin de les rendre aux normes. Une bonne chose direz-vous, sauf qu'en fin de journée, les habitants de ce quartier résidentiel se sont retrouvés dans le noir. Ces travaux ne semblent pas avoir été achevés. «Ont-ils abîmé un fil ou ont-ils laissé les choses à moitié? On ne sait pas, mais le quartier est complètement plongé dans le noir», rapportent les riverains. Ils affirment s'être rendus au niveau des services concernés afin de signaler cette nouvelle panne de l'éclairage public, en vain. Pourtant, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ne cesse d'appeler les responsables des différents secteurs à prendre en charge les doléances des citoyens, dans les plus brefs délais. Ce manquement fait craindre aux locataires de revivre le scénario du mois de décembre dernier où ils se sont retrouvés, durant plusieurs semaines, dans le noir le plus total, ce qui avait eu des répercussion des plus négatives sur ce quartier où un nombre important d'agressions avait été signalé. Habituellement calme et paisible, ce quartier résidentiel s'était «ghettoisé». Des voyous avaient profité de l'obscurité pour s'en prendre aux habitants et les délester de leurs téléphones et sommes d'argent. C'était véritablement un coupe -gorge! Haï el Bina avait complètement changé de visage. «Dans la journée, pendant les heures de bureau, on se sent en sécurité, mais dès le coucher du soleil, on n'ose même plus sortir les poubelles», assuraient les habitants, pourtant habitués à se balader et marcher la nuit, dans leur paisible quartier. L'un d'eux nous racontait même avoir été suivi, alors qu'il était sorti acheter des médicaments pour sa mère, malade. Il n'a dû son salut qu'à l'un de ses voisins qui passait par hasard en voiture. Il y a également eu une tentative de s'en prendre au distributeur de billets de la banque Al Salam, qui a été déjouée par les voisins. Les riverains qui n'ont, comme la dernière fois, reçu aucune réponse ni explications de la part des services concernés, se doutent qu'ils revivront un «remake» du mauvais feuilleton de la fin 2019. Leurs craintes sont encore plus vivaces du fait d'une recrudescence de la criminalité urbaine en cette période de crise sanitaire. Ils ont peur qu'à cause de ce laisser-aller, le pire n'arrive. Face au mépris, les habitants de Haï El Bina, dans la commune de Dély Ibrahim, comptent organiser un sit-in dans les prochains jours, pour dénoncer cette négligence qui menace leur intégrité physique. En attendant, ils espèrent ne pas assister à un «braquage à l'algérienne» de la banque Al Salam...