Des chanteurs du raï ne cessent de surprendre. Leur chant et leur verbe sont d'autant plus détournés qu'ils sont compatibles avec leurs actes en versant dans les interdits. C'est le cas de cheb Djamel Milano, ce dernier vient d'être reconnu coupable et condamné par le tribunal d'Aïn El Türck à 3ans de prison ferme. Le raïman est accusé de constitution de bande de malfaiteurs et de trafic humain en organisant des voyages de la mort, la harga. La destination qu'ils proposaient, lui et sa clique, était l'Espagne. L'accablant dossier d'accusation le citant est sans appel, mettant en exergue le rôle de ce chanteur dans ces affaires liées à l'émigration clandestine où Djamel Milano a constitué la tête pensante en exploitant son titre de cheb pour attirer les candidats à la traversée incertaine, contre d'importantes sommes d'argent versées par les rêveurs de l'Eldorado proposé par ces «animateurs» de ces voyages «organisés» à bord des embarcations échouant très souvent à la première vague. En tout cas, de telles affaires citant des chanteurs raï ne sont pas les premières. Elles sont toutes liées à la criminalité sous toutes leurs formes. La semaine passée, chaba Siham Japonia, ayant introduit un pourvoi en cassation, a été condamnée par la cour d'appel d'Oran, à 18 mois de prison ferme. Elle a été accusée d'atteinte aux symboles de la Résistance nationale, outrage au personnel soignant dans l'accomplissement de son devoir, injures suivies de diffamation et prise de vidéos sans autorisation, preuves à l'appui. Le jour du procès, aussi bien au niveau du tribunal de première instance qu'à la cour d'appel, les justiciers n'ont pas omis de prendre en ligne de compte tous les éléments ayant marqué cette affaire. Il s'agit des témoignages des présents et du contenu de la vidéo diffusée sur Internet, ayant accablé la mise en cause. Siham Japonia a filmé un service de l'hôpital en tirant à boulets rouges sur le personnel soignant de garde, l'accusant de négligence. Or, le personnel soignant était affairé dans une course effrénée en prodiguant des soins à un autre malade admis en urgence au bloc opératoire, ce dernier souffrant de traumatismes. La chanteuse est allée jusqu'à forcer l'entrée dudit bloc censé être gardé stérilisé et de manière permanente. Début juillet, les justiciers du tribunal criminel près la cour d'Oran ont jugé et condamné cinq personnes à plusieurs peines de réclusion criminelle. Quatre autres, jugés par défaut, ont eu droit à la prison à vie, dont le raïman ayant fait le bonheur des boîtes de la corniche ouest d'Oran en l'occurrence, cheb Hicham, ce dernier en fuite a été jugé en contumace et condamné à la prison à vie. Les mis en cause ont été poursuivis pour trafic de drogue dure, la cocaïne. Cette histoire porte le sceau d'une transaction de 1 kg de cocaïne et 10000 comprimés de marque Ecstasy devant être remis au chanteur.