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Un cri de cœur engagé!
Des actrices algériennes se mobilisent contre le féminicide
Publié dans L'Expression le 18 - 10 - 2020

Il y a quelques jours, le corps d'une jeune fille algérienne de 19 ans, appelée Chaïma, a été retrouvé carbonisé dans une station-service abandonnée à Thénia (W. Boumerdès), après avoir été kidnappée, torturée, violée, égorgée et brûlée par son bourreau. Elle avait été violée par le même jeune homme il y a 4 ans, en 2016, alors qu'elle n'avait que 15 ans. À l'époque, elle avait été harcelée par sa mère pour avoir déposé plainte. Cette choquante affaire a provoqué un fort émoi sur les réseaux sociaux, à tel point qu'un appel à la mobilisation a été lancé afin d'organiser un sit-in pacifique à la place d'Alger. Ce dernier, hélas, réprimé par la police à Oran et dispersé à Alger, a eu lieu à Paris où beaucoup de femmes étaient sorties dans les rues avec des pancartes à la main pour dire «stop!» aux féminicides et aux violences faites aux femmes. Hélas, l'exemple de Chaïma n'est pas un cas isolé en Algérie. Il tend même à récidiver de différentes façons ces dernières années. Il n'y a qu'a se rappeler, en effet, l'attaque absurde au marteau de la statuette de Aïn El Fouara à Setif parce qu'on pouvait apercevoir les seins d'une femme!
Un symbole fort qui en dit long sur les dérives de cette société qui a de plus en plus du mal avec le corps de la femme, voire même avec sons image...Détruire quand on ne peut posséder la chose, semble être la solution chez ces personnes-là. Aussi, en collaboration avec l'agence de casting Woojoh et les Ateliers sauvages une trentaine d' actrices algériennes ont décidé de sortir du silence, d'unir leurs voix et main dans la main, dire: «Stop à la violence faite aux femmes et stop aux féminicides. Nous appelons à la prise de conscience et à la mobilisation générale pour que cesse cette violence».
Une campagne pour attirer l'attention sur la gravité du désastre patriarcal appelé féminicide. Celui, qui, aujourd'hui, s'approprie le droit de regard sur la tenue d'une femme, sa façon de parler, de commenter, de se comporter...
Un effet aggravé par la montée du conservatisme et la morale religieuse qui déteint, y compris au niveau des arts, acculant souvent le corps de la femme à s'effacer, à réduire ses mouvements, son contact avec l'homme, notamment au cinéma, sinon c'est la débandade...
Libérer la parole
Une tartuferie sans précédent, qui s'est imposée dans notre société voyant le nombre de femmes violentées, agressées, harcelées, grimper jour après jour. Pour la comédienne Souha Oulha, militante écologique, cette campagne de sensibilisation- à l'initiative des deux comédiennes Adila Bendimérad à Alger et Meryem Medjkane à Oran- «ne se limite pas à cette photo de groupe. Mais consiste en un enregistrement d'un texte qui s'adresse à une mère. Car si l'enfant n'est pas éduqué, le jeune une fois en grandissant, fera ce qu'il veut. C'est à la maman d'éduqer ses enfants, fille et garçon, à l'égalité. Elle doit lui apprendre à respecter l'Autre.
Après, il y a d'autres facteurs qui rentrent en jeu, notamment religieux et politique, mais au départ, c'est la maman» et de confier: «Je fais partie depuis un an d'un réseau international méditerranéen. Je suis la correspondante d'Algérie dans le Bassin méditerranéen. Ce dernier regroupe plusieurs associations et collectifs. On active autour de l'environnement, légalité des genres et la mobilité. On organise souvent des conférences en attendant de se retrouver à nouveau après le départ de la pandémie. Ce sont des actions de sensibilisation justement qu'on organise le plus souvent.. Non seulement on organise des conférences, mais aussi des journées de solidarité avec les familles. On a déjà parlé du fémincide, de pédophilie. Pour revenir à cette initiative, la vidéo sortira bientôt. Tout le monde a parlé librement alors que c'est un sujet tabou chez nous et il y a beaucoup de lourdeur qui entoure ce sujet. Nous comptons faire entendre notre voix, parler et réagir à chaque fois qu'il est nécessaire, sans honte ni préjugé. Car nous assumons toute cette action.» Pour la comédienne et performeuse, Leila Touchi, qui a l'habitude du théâtre de rue et de ses aléas, il est primordial de «Ne pas baisser les bras, dénoncer, parler, et sortir dire à haute voix que la femme n'est pas un objet. Avec cette dernière photo une vidéo arrive et d'autres actions si il le faut, pour dire stop! Il ya trop de violence envers la femme même quand on la tue, tout le monde justifie l'acte du criminel, d'une façon indirecte, bien sûr, en disant que c'est de sa faute, elle n'aurait pas dû sortir habillée ainsi...»
Une menace gravissime
Et de poursuivre: «Je souhaite de tout coeur voir d'autres initiatives dans les prochains jours avec d'autres hommes et femmes pour dire stop: car c'est toute la société qui est en danger, pas que la femme». Enfin, pour la comédienne Adila Bendimerad, l'instigatrice de cet élan de solidarité au féminin pluriel «c'est toute la société qui est menacée. Il s'agit d'un cri contre une forme de barbarisme qui menace la société». Pourtant, malgré l'endurcissement des lois, notamment l'article 15-19 qui stipule une peine d'emprisonnement allant d'un an à 20 ans pour l'agresseur, la loi entrée en vigueur depuis 2015, cela n'empêche pas les criminels de continuer à sévir sans impunité et ce tant que les victimes ne parlent pas et sont poussées sous la pression familiale à pardonner à son bourreau. Il est à noter, en effet, que rien que pour l'année 2019, 5620 cas ont été enregistrés en terme de violence faite aux femmes. Si la société se durcit, l'art en pâtit également puisque de nombreux artistes subissent également d'autres formes de violence et des harcèlements quant à leurs créations sur l'autel d'un endoctrinement obscurantiste dangereux dont il faut aussi combattre et dénoncer virulemment par la loi et l'éducation. Une mobilisation des actrices algériennes à saluer mais encore faut-il qu'elles soient entendues et suivies.
D'autres actions citoyennes devraient prendre le relais et de façon également virale et pédagogique afin que le message soit enfin entendu par l'ensemble de la population, et pas un simple choc occasionnel, mais de susciter un véritable..., électrochoc!


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