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La «traite» des cerveaux doit cesser
MIGRATION ET DEVELOPPEMENT EN DEBAT À ALGER
Publié dans L'Expression le 04 - 04 - 2006

Les flux migratoires ne vont pas toujours vers le Nord; ils vont et viennent dans tous les sens.
L'Algérie est à la fois un pays d'accueil, de transit et d'origine de la migration. C'est le cas de le dire pour l'ensemble des pays africains. Les mouvements migratoires vont donc dans toutes les directions; du sud au nord, du nord au sud, d'est en ouest. Quand les prix du pétrole ont baissé dans les années 80, les travailleurs africains ont quitté le Nigéria pour la Libye. D'autres sont venus en Algérie pendant que d'autres encore sont allés en RDC ou en Afrique du Sud. Les mouvements migratoires suivent un cours normal : des pays pauvres vers les pays riches. Mais l'Eldorado reste bel et bien l'Europe.
Pourtant, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, prend à titre d'exemple l'Espagne qui reçoit 75% de ses immigrants de l'Amérique latine contre 1% qui viennent d'Afrique et le reste vient de l'Europe de l'Est, pour apporter un démenti aux informations qui disent que le mouvement s'opère suivant la gravitation universelle. Or, lorsque l'on revoit le film des derniers événements, on croirait que l'Afrique est en train d'envahir l'Europe. C'est dire l'ampleur de la désinformation et les craintes qu'elle suscite de l'autre côté de la Méditerranée.
Une réunion d'experts africains sur la migration s'est ouverte hier à Alger avec comme ordre du jour : «Migration et points de développement» et «Position africaine commune sur la migration et le développement». Cette réunion rassemble les représentants de cinquante pays africains en plus d'observateurs de pays européens et d'organisations régionales et internationales. Les participants travailleront sur la base d'un document élaboré par la commission africaine en prévision d'une réunion ministérielle avec l'Union européenne sur la question, prévue avant la fin de l'année.
Le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bédjaoui, a estimé à près de «17 millions les migrants africains sur le continent, soit 2% de la population totale (...) 1 Africain sur 10 sera un migrant en 2025 si la tendance actuelle se maintient, alors qu'à l'horizon 2050, 1 habitant sur 5 dans le monde sera originaire de cette terre. L'Afrique a la population la plus mobile au monde. Elle abrite 9% du total des migrants de la planète». Ces mouvements sont provoqués essentiellement «par la pauvreté, le chômage, l'absence de perspectives d'emploi, l'exode rural dont le taux reste le plus élevé au monde, soit 3,5% par an, ainsi que par les conflits armés, l'instabilité politique et, trop fréquemment encore, par la mauvaise gouvernance».
En même temps, la «migration choisie» est évaluée à 23 000 diplômés universitaires sur les 80.000 migrants africains par an vers l'ensemble des pays de l'Ocde. On compte au total près de 4 millions de diplômés, installés en Europe, originaires d'Afrique.
Le président de la commission de l'Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, est allé plus loin en qualifiant cette «migration sélective» de «nouvelle traite des cerveaux». «Il ne faut pas avoir peur des mots», lance-t-il aux nombreux observateurs présents dans la salle, avant de brandir la menace des chiffres en disant: «Un cinquième de la planète sera africain dans 30 ans. Ce milliard de personnes va bouger».
Mais dans l'immédiat, que peuvent faire les riches et les pauvres pour freiner ces mouvements qui font peur? L'Europe s'est barricadée sous un arsenal juridique qui s'appelle le «visa Shengen» en attendant de trouver d'autres obstacles plus convaincants pour éloigner le «danger». Les pays africains entre eux ne lésinent pas sur les moyens répressifs pour combattre l'émigration clandestine ou légale. Le déplacement d'un pays à un autre exige des visas. Ce qui ouvre la voie à la migration clandestine et donne certains droits aux passeurs, que Bédjaoui qualifie de «réseaux maffieux de traite des êtres humains» et qu'il faudra combattre. Messahel considère que «l'Europe n'a pas une position commune», si on excepte le visa. D'où la nécessité d'orienter le débat vers deux axes principaux «migration et développement», qui restent, hélas, étroitement liés. L'effacement de la dette publique africaine a été annoncé mais rien n'a été fait en ce sens. Si rien n'est fait, personne ne pourra freiner les mouvements humains quand ils se mettront en marche dans quelques années.


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