Il a suffi pour les autorités algériennes de se jeter à l'eau pour bien «barboter» dans le monde de la fabrication des vaccins. Sa première dose anti-Covid sortira des usines dans deux mois! C'est ce qu'a déclaré, hier, le directeur de la régulation au ministère de l'Industrie pharmaceutique, Bachir Alouache. Ce dernier a annoncé, que les discussions avec le partenaire russe pour la production du vaccin anti-Covid-19 Spoutnik V sont «très avancées» et que les deux parties sont sur le point de finaliser le projet! Et comme l'appétit vient en mangeant, l'Algérie pense même entamer des négociations avec la Chine pour la production d'un de ses vaccins. C'est dire que nous sommes bien loin de «la manière vague» avec laquelle le sujet a été abordé par le ministre de la Santé et l'ambassadeur russe à Alger, en janvier dernier. Le retour du président Tebboune et ses instructions ont fait bouger les choses. A voir la rapidité avec laquelle, ce dossier a été mené, il n'est pas faux de croire que les responsables ont la capacité d'agir vite et bien. Il suffit juste de libérer les initiatives. Et c'est ce qu'a fait le chef de l'Etat à son retour avant d'annoncer, le 18 février dernier, dans son discours à la nation, que l'Algérie fabriquera le Spoutnik V dans les 6 à 7 mois à venir. Une promesse qui sera honorée et même avant l'heure puisque hier, Alouache a confirmé sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 1, que le ministère de l'Industrie pharmaceutique avait pris toutes les mesures nécessaires et mobilisé tous les moyens matériels et humains en vue de faciliter l'entrée en service du projet de production du vaccin russe Spoutnik V et qu'actuellement, il s'attelle, avec le Fonds russe d'investissements directs (Rdif), à l'examen des conditions pour l'entrée en service du projet. Assurant que l'Algérie était en mesure de produire ce vaccin au vu de son expérience en la matière et au nombre de laboratoires qu'elle possède, Bachir Alouache a souligné que la seule nouveauté pour ces laboratoires résidait dans les technologies utilisées dans la production d'un vaccin anti-Covid. Il a également évoqué la possibilité d'entamer des négociations avec le partenaire chinois pour la production d'un de ses vaccins anti-Covid. Revenant à la fabrication du Spoutnik V, Alouache a fait état de quatre étapes de production du vaccin dont la première, concernant les cellules vitales, nécessitera un transfert de technologie qui sera assuré par le partenaire russe. Il a annoncé que le Groupe Saidal devra se charger de la première phase de production avant d'impliquer les laboratoires privés à l'opération par la suite. Ce qui permettra progressivement d'atteindre une étape d'exportation aux pays voisins à un stade ultérieur. Concernant la quantité programmée, Alouache a expliqué que l'objectif principal était de satisfaire les besoins du marché national, ajoutant que la consécration effective de la production du vaccin Spoutnik pourrait avoir lieu dans deux mois, et ce, après l'importation des matières premières et des équipements nécessaires. Quant au site de production, le même responsable a fait savoir qu'il sera au niveau d'une unité relevant du groupe Saidal à Constantine. Avec une aussi bonne nouvelle, l'Algérie devra passer sereinement l'été, loin du stress des ruptures de stock des vaccins commandés. Mieux encore, le pays ne gagne pas seulement l'enveloppe réservée pour l'acquisition des 40 millions de doses, mais un transfert de technologie et une opportunité de booster les exportations hors hydrocarbures. L'Algérie a failli rater le coche, mais heureusement qu'elle a revu sa copie et saisi cette occasion en or.
