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Un savoir-faire qui se perd
Le greffage traditionnel
Publié dans L'Expression le 10 - 03 - 2021

La taille de l'olivier ainsi qu'une large gamme de variété d'arbres fruitiers est une tâche traditionnelle incontournable dans les villages de Kabylie depuis des lustres. La direction des services agricoles de la wilaya, de son côté, est actuellement sur le terrain avec ses techniciens pour vulgariser, sensibiliser et surtout apprendre les techniques aux citoyens. De nombreuses sorties sont effectuées chaque semaine à travers les communes pour accompagner les producteurs dans l'accomplissement de cette tâche inéluctable pour la régénération de leurs plantations.
Mais, en fait, la question qui se pose est de savoir pourquoi ces techniques jadis maîtrisées à la perfection par nos ancêtres, sont aujourd'hui perdues. Le train de la vie moderne, qui éloigne de plus en plus les individus de la nature, est un élément de réponse, mais il n'en demeure pas moins qu'il n'explique pas à lui seul ce désintérêt des jeunes quant à ce patrimoine de savoir ancestral. Des techniques qui n'ont pas totalement disparu, bien heureusement car à travers les villages, quelques jeunes semblent encore maîtriser ce savoir-faire qui fait qu'ils soient très sollicités en cette période de greffage. Pour comprendre les causes de la perte de ces techniques traditionnelles et sonder le sentiment des jeunes qui gardent encore ce patrimoine, nous avons effectué des visites dans plusieurs villages et discuté sur le sujet avec différentes catégories de citoyens. Les vieux ne sont pas du tout contents. «Aucun de mes enfants qui sont devenus aussi des pères, ne peut greffer un arbre. J'ai tout fait pour leur apprendre, mais ils refusent de s'intéresser. Ils mangeront les fruits des arbres qui restent encore debout et quand ces derniers tomberont, alors ils iront récolter les fruits sur les étals des marchés», ironise un vieux de Tala Bouzrou à Makouda.
Les jeunes eux, bien qu'ils veuillent apprendre les techniques, semblent absorbés par d'autres soucis de la vie quotidienne. «J'aurais bien aimé savoir greffer un arbre. Mais une fois la technique apprise, me donnera-t-elle à manger? Je dois toujours aller travailler. Alors à quoi bon l'apprendre si je ne gagne pas ma vie!», répond un jeune de Draâ Ben Khedda qui affirme que l'agriculture, aujourd'hui, est une activité spécialisée réservée aux agriculteurs qui doivent seuls connaître les techniques considérant que ce n'est pas toute la population qui doit connaître cela.
Par contre, d'autres jeunes semblent plus que jamais attirés par ce savoir-faire ancien. «C'est mon grand-père qui m'a appris à greffer les plans et pas mon père qui a été en France toute sa vie et qui ne sait pas le faire. Je sais greffer toutes sortes d'arbres. Beaucoup de gens me sollicitent. Chaque week-end je fais des sorties pour aider les gens à régénérer leurs plantations d'olivier, de figuier et beaucoup d'autres variétés de fruits», affirme un jeune de la commune de Mizrana qui connaît aussi les noms des plantes les plus rares. «Mon loisir et mon hobby à moi, c'est de greffer des arbres.
Dès que j'ai du temps, je vais dans les champs et dans les forêts et je greffe des plans sans chercher à savoir à qui ça appartient. Je trouve un grand plaisir à greffer et faire naître des arbres fruitiers. Quand quelqu'un va dans son champ et trouve des arbres greffés sur sa parcelle, il est très heureux. Et moi ça me fait du bien de voir cela. Parfois, on vient me remercier alors que moi je ne sais pas à qui les plants appartiennent» raconte un autre jeune qui a formulé le voeu de former d'autres jeunes aux techniques de greffage traditionnel.
Enfin, lors de notre virée, nous avons constaté que beaucoup de vieux préfèrent les techniques de greffage des anciens. «Les plants d'arbres qu'on nous ramène pour les planter directement ne donnent pas des fruits aussi bons que ceux qu'on greffe à partir de plants sauvages qui poussent dans nos forêts et nos champs. Ils sont fragiles face aux maladies et ils ne vivent pas aussi longtemps que nos arbres sauvages greffés», explique un vieil homme qui regrette que des gens se ruent sur les plans vendus délaissant les techniques de greffage ancestrales.


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