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Mouloud Mammeri sous la loupe des chercheurs
Editions Frantz-Fanon
Publié dans L'Expression le 25 - 03 - 2021

L'ouvrage collectif consacré à l'écrivain Mouloud Mammeri a été publié par les Editions Frantz Fanon qui accomplissent un travail remarquable depuis leur création, notamment dans le domaine de la recherche sur la littérature algérienne. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que les Editions Frantz Fanon consa-crent un ouvrage de recherche à Mouloud Mammeri ainsi qu'à plusieurs autres écrivains algériens talentueux et célèbres. Cet ouvrage collectif a été coordonné par Mohammed Yefsah. Ce dernier est docteur en lettres et arts de l'université Lumière Lyon 2 (France).
La place de l'intellectuel dans la société
Actuellement, il exerce comme maître de conférences à l'université Oran 2 et travaille sur les questions du champ et de la traduction, les discours du sensible dans l'Histoire et les imaginaires dans les arts. Parmi les auteurs qui ont collaboré à ce livre, on peut citer Djemaa Maazouzi. Celle-ci est enseignante et chercheuse au collège Dawson au Canada.
Le lecteur trouvera aussi la contribution de Malika-Fatima Boukhelou, professeure de littérature à l'université de Tizi Ouzou ainsi que Malika Assam, maître de conférences à l'université Aix-Marseille en France. Le livre porte le titre «Mouloud Mammeri: intellectuel enchanté, romancier désillusionné».
Symbole de l'identité berbère
Les trois universitaires chercheurs, dont le domaine d'intervention est la littérature de langue française «interrogent la place de l'intellectuel dans la société algérienne» en prenant pour fil conducteur et pour exemple les romans et la trajectoire atypique de Mouloud Mammeri. Ce dernier, pour rappel, est l'auteur de quatre romans: La colline oubliée, L'opium et le bâton, La traversée et Le sommeil du juste. Dans le chapitre écrit par Djemaa Maazouzi, cette dernière qui enseigne au Canada, se penche sur le roman L'opium et le bâton adapté en langue arabe au cinéma par Ahmed Rachedi et doublé récemment en langue amazighe. Ce texte, l'un des plus importants de la littérature algérienne, a été publié en 1965. L'auteure considère ce roman comme «l'épreuve de la libération».
Djemaa Maazouzi souligne que ce roman s'articule autour du village comme chrono-tope de la guerre recouvrant les éléments spatiaux et temporels du récit. Il y est aussi question, selon la même universitaire
«des univers fonctionnels qui se déploient dans les écrits de Mouloud Mammeri et aux personnages qui y prennent place formant une polyphonie».
Un intérêt et une place plus importante sont accordés, dans cette étude, au personnage principal de L'opium et le bâton. Un personnage «qui échappe à l'idéalisme qui motive la guerre et révèle une individuation de la libération».
L'impact de Mammeri sur le combat
Dans le même ouvrage, Malika Assam, spécialiste en langues, littératures et sociétés du monde et enseignante en France, développe pour sa part l'image actuelle de Mouloud Mammeri. Mouloud Mammeri, romancier certes, a été aussi un chercheur précurseur dans le domaine de la langue et de la littérature amazighes. Ce qui a fait de lui l'un des symboles de l'identité berbère. Et c'est sur cet aspect que se penche, dans cet ouvrage collectif, Malika Assam. Il s'agit dans cette partie du livre d'aborder le «passage du statut de savant à celui de héros de la revendication identitaire amazighe. Là, il faut rappeler aussi que Mouloud Mammeri a été le premier auteur de la grammaire berbère (Tajerrumt n tmazight) ainsi que de plusieurs livres sur la poésie kabyle ancienne dont l'un, Poèmes kabyles anciens, devait faire l'objet de la conférence interdite en mars 1980 et qui a été à l'origine du printemps berbère.
Il est question dans ce chapitre, de montrer l'importance de l'impact qu'a eu Mammeri sur le combat identitaire et de mettre en relief aussi comment la symbolique représentée par Mammeri a été célébrée par les poètes, chanteurs et le mouvement associatif en tant que repère incontournable de l'amazighité. Quant à Malika-Fatima Boukhelou, qui a déjà publié en 2017 «Mouloud Mammeri: mémoire, culture et tamusni», elle s'attaque dans ce nouvel ouvrage au roman La traversée, moins connu que La colline oubliée et L'opium et bâton, mais dont la haute facture littéraire est indéniable. Pour l'auteure de cette contribution, La traversée, édité en 1982, n'est qu'une suite de La colline oubliée, deux romans que pas moins de trente années séparent, faut-il le rappeler.
D'ailleurs, le coordinateur du livre, Mohammed Yefsah, se penche, de son côté, sur La colline oubliée, tel que reçu et perçu par la presse de l'époque. Le roman La colline oubliée, qui a reçu le Prix des quatre jurys en 1953, a suscité une grande polémique dès sa parution.
Le lecteur pourra enfin découvrir une interview avec le réalisateur de La colline oubliée Ahmed Rachedi qui y raconte, avec moult détails, comment le roman de Mammeri a été porté à l'écran.


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