Les travailleurs de plusieurs bureaux de poste ont bouclé, jeudi dernier, leur quatrième jour de grève «surprise». Rien ne semble, ébranler leur détermination, pour le moment. Même le versement de la première tranche de la prime d'intéressement, ne les a pas fait reculer. Ce qui a contraint la direction générale à hausser le ton. L'entreprise Algérie poste a menacé les grévistes de «licenciement sans préavis ni indemnités» dans le cas où ils ne rejoindront pas leur poste. C'est ce qui ressort d'un communiqué rendu public par l'entreprise en fin d'après-midi de jeudi dernier. La direction a, en effet, appelé les travailleurs grévistes à reprendre le travail «immédiatement». «Compte tenu de la poursuite de la grève illégale au niveau de certains bureaux d'Algérie poste, ce qui a privé les citoyens de retirer leurs salaires et leurs pensions pour subvenir aux besoins de leurs familles en ce début du mois de Ramadhan, une attitude contraire aux valeurs et aux moeurs de notre vaillant peuple, Algérie poste porte à la connaissance des travailleurs grévistes qui ne rejoindront pas leurs postes, que des mesures strictes seront prises à leur encontre conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur», lit-on dans le document. La menace est sérieuse. La direction de l'entreprise a également souligné qu'«un suivi continu de la situation et des cas d'arrêt de travail est en cours au niveau des bureaux de poste». Algérie poste a également rappelé que le tribunal de Dar El Beida, saisi en référé, a déclaré «cette grève illégale». La direction d'Algérie poste avait signalé qu'elle avait procédé à «l'installation du comité national préparatoire de la conférence élective du syndicat de l'entreprise.» Persuadé que leur lutte prend désormais l'allure d'un bras de fer qui va durer, le ministre de la Poste et des Télécommunications Brahim Boumzar, se montre favorable au dialogue. Il a indiqué avoir instruit la direction générale d'Algérie poste (AP) en vue de prendre en charge «rapidement» les revendications des grévistes. Le ministre a affirmé que «les problèmes des travailleurs ne datent pas d'hier». «C'est un cumul» poursuit-il « de plusieurs années, dont certaines datent de 2003». Cela avant d' affirmer que les employés d'Algérie poste «ont eu beaucoup de promesses, mais certaines n'ont pas été concrétisées». Le ministre n'a pas manqué de rappeler que «la direction générale d'AP a déjà répondu aux premières revendications. Le ministre a, en outre, appelé les postiers, qui ont assuré «avec bravoure» la continuité du service public en pleine crise de Covid-19, à «faire preuve de sagesse en rejoignant leurs postes de travail, d'autant que cette période qui coïncide avec le début du mois sacré de Ramadhan, connaît une grande affluence des citoyens sur les bureaux de poste, notamment les salariés et les retraités». «La prise en charge des revendications des employés se fera dans la sérénité, avec des représentants légaux», a encore assuré le ministre.