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«Arrêtons cet hospitalo-centrisme»
Docteur Fethi Benachenhou à L'Expression
Publié dans L'Expression le 20 - 09 - 2021

L'Expression: Quel bilan pouvez - vous faire sur la campagne de vaccination, qui, pour l'heure, évolue à un rythme lent?
Docteur Fethi Benachenhou: Tout d'abord il y a des données scientifiques, qui nous renseignent sur le fait que la vaccination n'a pas été créée uniquement où il y a eu la Covid-19.
L'histoire de la médecine montre qu'on est arrivé à éviter des maladies graves depuis un siècle. L'Algérie est un pays qui a une très grande expérience en matière de vaccination, qui nous a permis de combattre et vaincre des maladies très graves, telles que la rougeole, la poliomyélite, et la tuberculose. Alors permettez-moi d'exprimer mon étonnement que l'on semble découvrir en Algérie la vaccination, alors que nous avons un programme de vaccination élargie, qui s'appelle le PEV, en direction de maladies aussi dangereuses que la Covid -19.
Cela étant, pour combattre les virus, il ne s'agit pas automatiquement d'aller vers la médicamentation, alors que la réponse est la vaccination. Or, on a négligé les appréhensions concernant les vaccins de la rougeole, de la grippe saisonnière, qui tuent plus que la Covid-19, et cela est dû à une absence d'éducation sanitaire et de sensibilisation.
D'autre part, on entend des gens qui veulent réformer le système de santé, alors qu'ils ne connaissent pas la struc turation de ce système, et le problème c'est qu'ils réduisent le Système national de santé à l'hôpital, et surtout l'hôpital Mustapha Pacha. Les responsables qui étaient enfermés dans leur vision de mandarins, se sont retrouvés aux premières loges avec l'avènement de la Covid-19. Ils nous présentent la vaccination comme une découverte, alors que le potentiel et les infrastructures existent depuis des lustres.
Toute cette expérience et l'existence d'infrastructures, ne se reflètent pas sur les chiffres de la campagne, qu'en pensez-vous?
Les infrastructures, telles que les Semep(service d'épidémiologie, et de médecine préventive), ainsi que BCH, devraient être réactivées pour ne pas tomber dans le statut d'administration. ensuite il y a une donnée de base universelle; pour qu'une vaccination soit efficace, il faut qu' elle touche au moins 70% à 80% de la population, sans cela le virus continuera à se propager. Cependant, il faut accorder un crédit aux autorités dans le sens oû il y a une grande révolution technologique, qui permet après une année, de produire le vaccin.
À ce titre, il faut rappeler que l'Algérie devait produire et commercialiser dans les années 1970, des vaccins pour toute l'Afrique, c'est ce qu'on appelle le Nipa, cela ne s'est pas fait pour des raisonss qu'on ignore. On s'y prend toujours en retard, parce qu'on s'est occupé de créer un ministère de l'Industrie pharmaceutique, alors qu'en Algérie, dans les sciences médicales, nous avons ce qui s'appelle, en formation pour les pharmaciens, la pharmacie industrielle. Ce qui est différent. Il s'agit d'une formation qui concerne les possibilités de production en masse.
Que pensez-vous de l'évolution des cas de contamination, et des chiffres annoncés quotidiennement?
Personnellement, je ne crois pas à ces chiffres. Pour différentes raisons, à différentes périodes, soit on augmente, soit on diminue. Par ailleurs, on n'a pas levé le petit doigt, pour lutter contre les différentes résistances à la vaccination. Cela a été le cas lors de la pandémie de rougeole, et de celle de la grippe saisonnière, où les gens ne voulaient pas se faire vacciner sous différents prétextes, dont celui de ne pas exposer leur corps à de fortes administrations chimiques. Donc qu'est- ce qu'on a fait depuis 10 ans pour lever cette appréhension grâce à l'éducation sanitaire. Et ce en plus des perturbations d'approvisionnement de vaccins pour les enfants.
Alors pour revenir au Covid-19, comment se fait-il qu'il n'y a pas eu de sensibilisations bien dosées, comme celle qu'on fait pour le football par exemple.
Vous rendez-vous compte, que pour un match de foot de l'Equipe nationale, 6mois avant nous avions tous les détails, alors que ce n'est pas le cas pour la campagne de vaccination contre la Covid-19, qui a souffert d'un manque terrible de sensibilisation et de suivi à son démarrage. Pis encore, on ne parle même pas de la grippe saisonnière et de sa campagne de vaccination, qui est dans un ou deux mois.
Alors que c'est un facteur d'aggravation de la pandémie de Covid-19, les deux menaces peuvent être mortelles, notamment pour les personnes âgées. Alors que le vaccin pour la grippe saisonnière est déjà prêt, mais on n'en parle pas, on le fait précèder pas la sensibilisation nécessaire, qui pourrait atténuer de ses effets sur la population et sur l'aggravation de la pandémie de Covid-19. D'autre part, le fait d'avoir mis en veilleuse notre expérience dans le domaine de la vaccination, nous a fait prendre énormément de retard dans le domaine de la recherche, qui aurait conduit à une meilleure préparation à ces situations. Il faut savoir que dans ce domaine, on parle déjà de vaccins polyvalents à même de traiter plusieurs souches du virus.
Dans cette conjoncture particulière, où le retour vers une vie active est indispensable pour éviter le chaos économique, à quoi doit s'en tenir le citoyen en matière de prévention et de comportement?
Relancer la vie économique est une donnée incontournable, mais sachant le vide et la défaillance qui existent au sein de la population, qui lâche prise à chaque baisse des chiffres, et relève de spécificités sociologiques il faut rester vigilant. Il est indiqué, bien entendu, d'ouvrir, mais il faut appliquer un matraquage en matière de dispositions de prévention. Il ne s'agit pas de donner des ordres, il faut descendre dans l'arène, et réagir sur le terrain. Que font les mosquées, et bientôt les écoles pour gagner du terrain et consolider nos moyens de lutte, notamment en période d'accalmie?C'est dans cette optique que devrait s'orienter la stratégie de lutte contre la pandémie, et sur cette voie qu'elle devrait contenir des dispositions pour d'autres aggravations de la situation, qu'il faut véhiculer au citoyen pour mieux les préparer. Ce n'est pas au moment où les choses se compliquent qu'on commence à courir dans tous les sens pour trouver des solutions, qui, généralement, ne sont que d'appoint. Autrement dit, rester en bonne santé ne tient que sur le comportement du citoyen face à cette pandémie. Si il est convaincu de se faire vacciner, de respecter les mesures de prévention et les gestes barrières, il n' y a aucune raison pour que la situation s'aggrave. Mais cela dépend de l'importance et de l'intensité de la sensibilisation et de la prise de conscience des citoyens.
Quelles sont vos recommandations pour gérer la situation actuelle et éventuellement se préparer à une 4e vague qui, déjà, fait l'objet d'annonces?
En premier lieu, arrêtons de donner des chiffres de hausses ou de baisses, parce que cela a de l'influence sur la mobilisation ou la démobilisation des citoyens. Ensuite, il faut continuer à vacciner massivement, et contrer les informations relatives à des remèdes miracles qui donnent des résultats très efficaces contre la Covid-19.
Il faut lutter efficacement contre la diffusion de fausses informations, et bien entendu, il faut maintenir les réflexes et les gestes préventifs dans tous les cas, et à tous les stades de la campagne de vaccination ou de la lutte. Car l'intensité des périodes de hausse et ses répercussions ne dépendent que des décisions prises au préalable. Il est clair que les relâchements dans le respect des mesures préventives conduisent à des situations alarmantes favorisant de nouvelles vagues.
Que pensez-vous des annonces de certains médecins, prédisant la fin de la pandémie de Covid -19 pour les mois à venir, sous prétexte que le virus a une durée de vie qui ne dépasse pas les 2 ans?
C'est très grave. Car toutes les données nous disent que ce virus sera présent jusqu' à la fin 2022 et cela est basé sur des études, car il faut savoir que le problème ce n'est plus le virus en lui-même, mais ce sont les mutations, et parce que nous n'avons pas atteint les 70% de vaccination, le virus est libre de se multiplier, et le fera continuellement même en période de faible contamination.
Donc, il faut rester sur ses gardes et le traiter comme un vrai ennemi, car il ne faut pas oublier que dans quelque temps la situation va s'aggraver avec la circulation d'un autre virus, et cela s'imposera au monde entier, et l'Algérie ne pourra pas y échapper.
Un dernier mot?
Sincèrement les pandémies et les épidémies ont caractérisé l'humanité, ce n'est rien de nouveau. À ce titre, les vaccins ont été un grand progrès technologique permanent. Le Covid -19 n'est qu'une leçon pour le futur, dans la mesure où il faut adapter notre système de santé à une éducation sanitaire. Et enfin, arrêtons cet hospitalo-centrisme.


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