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Un langage et des paradoxes...
Célébration des 100 ans de Georges Brassens
Publié dans L'Expression le 18 - 10 - 2021

Cet hommage a été rendu par le spécialiste de Georges Brassens, l'auteur Renaud Nattiez, qui, durant une conférence de près de deux heures a décortiqué avec brio les différentes chansons phares du répertoire du chanteur tout en nous invitant à travers elles de faire mieux connaissance avec la personnalité de l'homme assez complexe qu'il était.
Renaud Nattiez qui est l'auteur du dictionnaire du langage chez Georges Brassens, mais aussi chez Hergé dans sa bande dessinée Tintin, aura su, en effet, «relater la vie et l'oeuvre de Brassens à travers un corpus de chansons qu'il a sélectionné avec minutie. Il était accompagné musicalement par Karim Aounallah, musicien, chanteur, ingénieur en informatique, passionné de guitare, qui a appris à chanter en autodidacte. «Malgré une disparition il y a 40 ans, on continue à écouter Brassens, il est l'objet de sujets d'examen, est étudié dans les écoles, donne son nom à des collèges et des lycées. Et à Sète, dans sa ville natale, depuis juin à décembre, il y a toute une série de manifestations, expos, conférences-débats qui célèbrent sa mémoire», a indiqué le conférencier.
Un artiste atemporel
Et d'évoquer une certaine «critique controversée» quand on dit que Brassens est démodé. «On dit souvent que son langage est d'un ancien temps, un peu désuet, que les jeunes d'aujourd'hui ne peuvent pas l'apprécier, parce qu'ils ne comprennent pas facilement et assez vite ses paroles....Bien que lui-même aime se référer au Moyen Ae, il admirait François Villon, aimait la littérature classique, est-ce que cela veut dire qu'il est passéiste pour autant? Moi je dirai qu'il est atemporel et il est hors des modes. C'est parce qu'il est hors des modes qu'il ne se démode pas»,estime l'intervenant. Et de préciser que Brassens «n'est pas un chansonnier qui colle à l'actualité comme Jean Ferrat ou Léo Ferré... il se réfère rarement aux personnalités de son époque.». Il fera remarquer: «Dans mon Dictionnaire du langage, c'est une façon originale de l'appréhender, mais j'ai écrit aussi un livre, l'année dernière, qui s'appelle Brassens et Tintin où je compare les deux univers. Car il y a une correspondance entre eux....Ils sont éternels car hors des modes.»,Le spécialise de Brassens entamera aussi son analyse de ses chansons par «Mourir pour des idées», chanson riche de 1972? la plus récente, car datant de neuf ans avant son décès. «On arrive à un stade de sa vie où il s'est modéré dans ses prises de positon. L'engagement chez lui pose débat. Avant, il avait un engagement assez important en politique puisqu'il écrivait dans à un journal anarchiste en 45, 46 juste après la guerre. Des articles assez virulents. Progressivement cet engagement politique s'est estompé.».
L'engagement et son évolution
Et d'estimer: «Mourir pour des idées est l'illustration de cette progression comme une chanson de boulevard sur le temps qui passe.
Mourir pour des idées met en relief une certaine forme de scepticisme très fort de relativisme et une façon de dire que rien ne vaut la vie.
La vie est au-dessus de tout. (...) Brassens était contre toute forme d'engament qu'il considère comme un embrigadement, il n'a jamais voté, il est aussi opposé à toute forme d'engament privé dans sa vie (jamais eu d'enfant, le monde ne lui plaisait pas)». Et de souligner que Brassens refuse de se plier à l'insinuation du mariage ou de la religion comme il est mentionné dans la chanson «La demande de mariage», même s'il a eu deux grands amours dans sa vie...
À propos du tempérament de l'artiste sur scène, le conférencier signalera que Brassens était un homme sobre dans le sens où il était sur scène «minimaliste, ne parlant jamais à
son public...». Et d'ajouter: «Certains trouvent qu'il était misogyne avec les femmes. D'autres pas...».
Un homme sobre et humaniste
Ceci, dit il, «iil ne faut pas idolâtrer non plus Brassens car il y a des dizaines de chansons qui sont clairement misogynes et qui auraient du mal à passer maintenant..».
Evoquant la chanson de l'Auvergnat, il dira qu'elle est «emblématique et reflète le caractère extrêmement complexe du répertoire de Brassens.». Et d'estimer: «Cette chanson va le réconcilier un peu avec un public bien- pensant, certains même parmi le public chrétien catholique qui considérait La chanson pour l'Auvergnat comme étant une chanson chrétienne si on la prend à la lettre».
Outre le fait que Brassens porte un grand intérêt aux gens humbles, «on pourrait caractériser sa pensée par un humanisme d'inspiration chrétienne» soulignera Renaud Nattiez qui estimera que le nom propre qui revient souvent dans ses chansons est souvent Dieu. «Ce n'est pas Dieu qui est sa préoccupation majeure, mais plutôt l'au-delà et la question sur: y a-t-il autre chose après la mort?». Et d'évoquer aussi le sujet de la mort, notamment dans la chanson «Oncle Archibald», ajoutant qu'Il y a 46 chansons où il aborde le thème de la mort. Le conférencier fera remarquer que «Brassens fréquentait aussi beaucoup les cimetières et leur cérémonie. Il nargue la mort. Est-ce pour l'exorciser?»
La mort prend souvent l'image d'une femme... Revenant à nouveau sur sa personnalité assez complexe finalement, Renaud Nattiez estimera qu' «Autant il a été provocateur en étant jeune, autant on le qualifie aujourd'hui de chanteur consensuel. On entend peu de critiques extrêmement sévères et il est admis par la gauche comme par la droite». Et d'estimer: «On a tendance à dire qu'il a perdu de sa force provocatrice et par plaire à tout le monde! Je pense que Georges Brassens est un chanteur oxymore; un chanteur de la complexité et des paradoxes!». Un artiste en tout cas qui continue à fasciner et de susciter autant d'interrogations.


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