Dans une indifférence sociale nourrie par l'incivisme, Annaba est sujette à un phénomène devenu social et sociétal. Cet état de fait résulte d'une anarchie comportementale démesurée, au point que les égards à toutes les considérations ont été bannis sous l'influence de nouvelles cultures sans fondement social et civique. Dans ce cas de figure, on relève le phénomène des gobelets en carton et l'usage des chaises en plastique dans tous les coins et recoins de la ville. Ces comportements, devenus une culture imposée par la force de l'anarchie des agissements, ont donné lieu à des habitudes qui n'ont pas leur place dans l'échelle des valeurs d'antan, de la société Annabie. De mémoire des habitants de cette wilaya, le café est vendu dans des verres et consommé, soit sur le comptoir, soit sur l'une des petites tables à l'intérieur du café que l'on appelait autrefois «café maure». Aujourd'hui, la tendance est au gobelet en carton que le consommateur emporte, pour ne pas dire traîne, où qu'il aille. Ce minirécipient en carton, qui est très économique pour le propriétaire du café, est un facteur de désagrément pour l'environnement. Des milliers de gobelets sont abandonnés, chaque jour, par des consommateurs, sans égard envers la nature et les risques qui en découlent. Les exemples concernant les nouvelles habitudes sont multiples. Il s'agit, également, de l'usage des chaises en plastique, par des jeunes et moins jeunes. Ces derniers qui ne trouvent pas mieux que de squatter les trottoirs, les rues et ruelles et, au-delà, les points giratoires, pour s'asseoir. La plupart du temps, c'est en groupes que ces gens-là se placent là où ils veulent, provoquant, de par ces comportements, des désagréments tant aux usagers des voies qu'aux moeurs de la société. Ces faits nouveaux ont suscité moult interrogations, que nous avons tenté de comprendre auprès de certaines personnes. Sans argument valable pour les squatteurs des espaces piétons, territoires et autres, par les jeunes, la question semble indifférente pour eux, car, étant des chômeurs de leur état, quelques-uns d'entre eux, ont reconnu qu'ils n'ont pas pensé que placer une chaise dans la rue pouvait déranger les gens et porter atteinte à l'image de la société en général. Pour la consommation du café ou du thé dans des gobelets en plastiques jetables, l'argument des uns se rapporte à une question d'hygiène, car les verres sont souvent mal lavés et porteurs de risques de maladies transmissibles. Pour le cafetier, cette opération est profitable, lui assurant une économie sur le verre et également sur les charges du lavage et d'entretien. Pour d'autres, qui sont la majorité, aucune justification, si ce n'est un comportement, disent-ils, normal. Une réponse qui dit tout sur l'ignorance des uns et des autres sur les inconvénients du gobelet sur la santé. Cet ustensile en plastique présente toutefois des risques majeurs. De l'avis de plusieurs médecins, l'utilisation du plastique déclenche, une fois en contact avec la chaleur, des matières cancérigènes. Les gobelets en carton s'avèrent aussi dangereux, une fois qu'ils contiennent un liquide chaud, car, nous explique-on, issus du recyclage de déchets, leur fabrication est loin de répondre aux normes, surtout que la plupart de leurs fabricants échappent à tout contrôle, pour ne pas dire qu'ils travaillent au noir. Sur le plan de l'environnement, cela pose aussi un problème, et ce, avec la banalisation du jet des gobelets partout, les endroits publics, les transports, les rues...