Les exemples concernant les nouvelles habitudes se multiplient. Il en est ainsi de la commande de café avant l'appel à la rupture du jeûne dans la caféteria du coin. Fait nouveau, les gens, notamment les jeunes, viennent par petits groupes commander leur tasse de café servi dans un gobelet pour l'emmener avec eux à la maison et le boire après le f'tour. Les cafetiers ont pris l'habitude de se préparer à cette commande avant l'heure en satisfaisant les clients qui se bousculent pour s'arracher la tasse de café. Au lieu que le café soit servi dans un verre, c'est le gobelet en carton ou en plastique jetable qui fait irruption. De plus, les gens ne veulent plus de verre par mesure d'hygiène, car souvent mal lavé et porteur de risque de maladies transmissibles. Ils se retournent ainsi vers le gobelet sans connaître ses inconvénients. Pour le cafetier, cette opération lui est profitable en assurant une économie sur le verre et également sur les charges du lavage et d'entretien. Sur le plan santé, ce virage présente toutefois des risques majeurs. Les médecins déconseillent l'utilisation du plastique, déclenchant, une fois en contact avec la chaleur, des matières cancérigènes. Les gobelets en carton s'avèrent aussi dangereux, une fois qu'ils contiennent un liquide chaud. Issus du recyclage de déchets, leur fabrication est loin de répondre aux normes, surtout que la plupart de leurs fabricants échappent à tout contrôle, pour ne pas dire qu'ils travaillent au noir. Sur le plan de l'environnement, cela pose aussi problème, et ce, avec la banalisation du jet des gobelets partout, les endroits publics, les transports, les rues… Les pouvoirs publics, chapeautant la santé et le commerce, semblent être absents pour mettre de l'ordre et défendre le consommateur. Cette nouvelle intrusion du gobelet en carton ou en plastique a enlevé le charme du café bien servi avec la bonne tenue et le sourire aux lèvres, accompagnés surtout d'un verre d'eau bien frais.
