Les résultats des élections locales du 27 novembre dernier semblent avoir déterminé les contours des alliances en perspective. Une majorité relative vient de s'exprimer lors des derniers suffrages des locales. Cette majorité n'est plus semblable à celle qui dominait le spectre électoral d'antan. La carte électorale secrétée par l'urne montre que les alliances seront maintenues, mais avec un réajustement dans la forme et le fond. Ce réajustement s'exprimera comme un nouveau mode opératoire dont les islamistes assureront le rôle de sherpa. Le FLN, les Indépendants, le RND et le Front El Moustakbel, seront la pièce maïtresse qui constituera la trame de fond des Assemblées communales et de wilayas durant les cinq années à venir. Le MSP et le FJD n'ont plus le rôle d'arbitre ou de faiseurs de «rois» dans les assemblées locales. Ils ont perdu ce poids qui leur permettait de jouer les trouble-fêtes. Hormis le mouvement El Bina, d'obédience islamiste, les autres partis ont essuyé un échec cuisant qui les réduit à de simples «comparses» dans un jeu électoral dont ils ne seront que des figurants par excellence. La nouvelle reconfiguration locale sera caractérisée par l'omniprésence des deux partis traditionnels, à savoir le FLN et le RND. Ils seront consolidés par un nombre important des indépendants et les éléments représentant le Front El Moustakbel. Donc, les alliances seront tissées sur la base des résultats que viennent d'obtenir les partis pré-cités avec quelques retouches formelles. El Bina sera dans l'obligation de négocier cas par cas sa position en termes d'alliance avec les véritables protagonistes qui seront les maîtres du jeu au sein des assemblées locales. Le FLN a donné des consignes à ses élus pour étudier les alliances en fonction des particularités de chaque Assemblée communale et de wilaya. Mais cela laisse entendre que l'enjeu est résolu et que les blocages ne risquent pas de s'exprimer dans la mesure où la majorité est partagée entre les partis se reconnaissant dans l'obédience nationalo-conservatrice. Ni El Moustakbel ni El-Binaa ne pourront déroger à cette nouvelle règle dont le jeu est ficelé par le FLN, les indépendant et le RND. Surtout que le spectre de l'islamisme à travers ses partis qui ont participé dans les dernières joutes des locales, n'a plus de poids ou de rôle pour essayer de réviser l'équilibre électoral et les alliances en question. Les locales du 27 novembre dernier seront un test pour les élus afin de faire preuve d'harmonie et d'osmose quant à la gestion efficace des Assemblées populaires communales et de wilayas. Cette nouvelle donne va permettre à la «coalition» nationalo-conservatrice d'aborder son mandat sans la présence dominante des partis islamistes. Les indépendants auront leur mot a dire lors de ce mandat, ils seront la pièce maîtresse dans la construction des alliances au niveau locale. Les alliances version 2021 seront plus souples et plus pragmatiques,elles n'engendreront pas des situations de blocage ou crise. L'enjeu est sérieux, surtout que les citoyens sont de plus en plus exigeants et politisés sur les questions en rapport avec leurs préoccupations quotidiennes. Le défi se résume dans la mise en place d'un partenariat politique au niveau local pour développer un programme commun entre les élus pour booster les communes et les wilayas sur le plan de développement local et social. L'enjeu des alliances se pose à un niveau de maturité politique des élus, c'est cette maturité qui doit faire la différence et aller vers les citoyens dans la perspective de résoudre les problèmes de la cité en premier lieu. Les assemblées locales seront gérées par une génération de jeunes dont l'expérience sera acquise en travaillant en direction des citoyens et comprendre leurs préoccupations pour les transmettre à qui de droit. Il ne suffit pas de tisser des alliances juste pour faire dans le protocole politique et la raison partisane.