Au coup de sifflet final, l'Algérie remportait sa première Coupe arabe de la FIFA. Ce fut l´hymne à la joie en Algérie et dans le Monde partout où il y a un Algérien de coeur, de naissance, d´adoption. Un résultat méritoire pour la bande à Madjid Bougherra. Délicieusement bigarrée, hautement qualifiée, cette équipe-là respire la solidarité, le partage et le talent. Elle donne envie de s´identifier à elle. Comment ne pas s'identifier à cette jeune équipe qui incarne l'Algérie nouvelle? D'autant que le foot a une relation très ambivalente avec l'identité nationale. Un sport devenu vecteur de consolidation de l'identité nationale. Une identité nationale que les Algériens, uniques en leur genre, clament à chaque occasion. Ils ne font jamais dans la demi-mesure. Et quand il s'agit de l'amour qu'ils portent à leur pays, toutes les occasions sont bonnes pour le manifester. Sur ce point les Algériens sont célèbres. L'Algérie est la seule nation dont on verrait le drapeau à coup sûr, aussi bien dans les tribunes d'un stade de football que lors d'une manifestation écologique ou politique. Une manière de montrer et de démontrer leur fierté d'être algériens. Le football représente beaucoup de choses. Il représente la joie de vivre, la fraternité, le partage. Il représente aussi l'image du pays à l'international. Sauf à considérer en soi le sentiment national comme un méfait, il n'y a là rien de particulièrement malsain. En effet, l'engouement et l'intensité créés par un match démontrent, à coup sûr, que le football peut transcender son concept sportif pour toucher à la géopolitique et au sentiment de nationalisme. Un point sensible que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait ciblé avant la finale pour «titiller» le patriotisme des joueurs. Dans son tweet de félicitations, après la victoire face au Maroc, le chef de l'Etat avait félicité les joueurs avec cette formule: «1,5 million de félicitations à nos champions´´. Bien sûr, l'allusion est claire au 1,5 million de martyrs algériens. Le foot est aussi, et surtout, un espace de réconciliation. Le football est également très fédérateur, puisque lorsque l'Equipe nationale joue, qu'il s'agisse de l'Algérie ou de tout autre pays, les divisions internes sont mises de côté et la population se réunit pour soutenir l'Equipe nationale. Le football ne s'est-il pas développé au moment même où se créaient et se consolidaient les Etats-nations. En se groupant pour soutenir «leur» équipe, les supporters expriment facilement un sentiment commun d'appartenance. D'ailleurs, la formation de l'équipe du FLN a précédé l'indépendance du pays. Dans ce cadre, le football serait une eau bénite qui nourrit le patriotisme. «Le football renforce les identités nationales et met fin aux clivages ethnique et politique. L'Equipe nationale représente le ciment d'une nation, car le football est fédérateur et unificateur. Le football est un sport collectif, on s'identifie aux joueurs et non à son appartenance ethnique ou politique», affirmait Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut français des relations internationales et stratégiques. En effet, le sport est devenu la façon la plus visible de montrer le drapeau. Un drapeau devenu une fierté nationale. En brandissant l'emblème national, le peuple d'Algérie démontre à toute la planète qu'aucune puissance ou armée ne peut être plus forte qu'un peuple avisé et déterminé à prendre son destin en main. D'autant que le chef de l'Etat a affirmé que 2022 sera une année consacrée exclusivement à l'économie en ce sens que tous les dossiers susceptibles de concourir au développement du pays seront pris en charge.