Décidément y a pas photo dans cette wilaya où les commerçants ne manquent pas de surprendre. Après l'huile de table, absente des espaces commerciaux donnant lieu à une pénurie spéculative, c'est au tour de la semoule de connaître le même sort. Si l'huile de table n'a vu que ses prix doubler, la vente du sac de semoule est par contre conditionnée. En réalité, la pénurie de semoule semble être orchestrée pour des raisons purement mercantilistes puisque les dessous de la pénurie à Annaba sont mis à nu par les pratiques immorales de certains commerçants. Ces derniers sans scrupules, outre la spéculation sur le prix du sac de semoule, adoptent la vente concomitante. Monopolisé par plusieurs commerçants, ce produit de large consommation fait l'objet d'une forte spéculation et surtout de vente conditionnée. Pour un sac de semoule, le consommateur est contraint d'acheter deux paquets de couscous ou tout autre type de pâte à des prix hors de portée. Depuis une semaine et jusqu'au deuxième jour du mois sacré, le prix de la semoule poursuit sa hausse atteignant les 800 DA/10kg et 1800 DA/ 25kg alors que le prix réel d'un sac de 10 kg est de 400 DA et celui de 25kg est de 800 DA. Une augmentation de 50% qui ne laisse pas d'alternative au consommateur. «À prendre ou à laisser». Ainsi, les détaillants imposent leur diktat. En plus de ce grand écart dans le prix qui accable le consommateur, s'ajoute la vente concomitante appliquée au vu et au su de tous. Mais le hic, c'est la ruée des consommateurs qui, de par leur comportement, cautionnent les pratiques des commerçants. L'approvisionnement irrationnel des consommateurs est le facteur encourageant le monopole, la spéculation et la vente concomitante. Et pourtant, la semoule se trouve en grande quantité dans les souks de la Rahma, ouverts pour venir en aide aux ménages aux faibles revenus. Mais le consommateur ne cesse d'adopter des comportements d'approvisionnement démesurés et dénudés de tout civisme. Et dire que les pouvoirs publics rassurent, à chaque mois de Ramadhan, quant à la disponibilité des produits de large consommation. Mais en l'absence d'une culture d'approvisionnement, le consommateur restera toujours victime de ses propres comportements.