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Le printemps qui fait fleurir l'amazighité de l'Algérie
Il y a 42 ans
Publié dans L'Expression le 20 - 04 - 2022

Qui aurait cru, en se soulevant pacifiquement en avril 1980, qu'il arrivera un jour où Tamazight deviendrait une langue nationale et officielle dans la Constitution algérienne? A l'époque, cette perspective était tout simplement une utopie. Aucun militant du Mouvement culturel berbère (MCB), interrogé à ce sujet, n'a répondu qu'il allait pouvoir assister au jour où Tamazighe sera langue nationale et encore moins officielle. La profonde conviction des militants, à l'époque, ainsi que des figures de proue de ce combat pacifique et exemplaire, était que leur cause était juste.
La dimension amazighe de l'identité algérienne est une vérité ne souffrant d'aucune équivoque. Les plus optimistes parmi ces militants avaient l'espoir que leur combat allait aboutir, mais après plusieurs générations tant, à l'époque rien de positif ne présageait un dénouement heureux du combat identitaire. Faut-il rappeler que lorsqu'il y a eu les événements du printemps berbère, en 1980, on était encore loin de voir la langue amazighe enseignée dans les établissements scolaires algériens, ou encore de voir des programmes en entier de Tamazight sur une chaîne publique de télévision algérienne, on était encore loin de se douter d'avoir des institutions chargées de la promotion et de la recherche dans le domaine amazigh.
Pis encore, oser seulement être en possession de caractères tifinaghs était passible de prison. C'était vraiment une autre époque. Une ère où l'amazighité sous toutes ses formes, n'avait aucun droit de cité. Elle était tout simplement exclue de tout espace, privé ou public. Les militants qui bravaient la peur et qui osaient prendre des initiatives à leurs risques et périls, finissaient inéluctablement en prison.
Ce contexte, extrêmement hostile, n'a pas empêché Mouloud Mammeri de lancer son grand chantier dans le domaine de la recherche culturelle amazighe. Il s'est investi aussi bien dans la recherche en linguistique, en produisant son indispensable «grammaire (tajerrumt) de Tamazight» que dans ce qui a trait à la poésie kabyle, ancienne et parlée. Mouloud Mammeri venait à peine d'éditer l'un de ses livres les plus marquants dans le domaine, à savoir: «Poèmes kabyles anciens». Et c'est tout naturellement qu'il avait été convié à animer une conférence autour de son ouvrage, à l'université de Tizi Ouzou, qui allait, bien plus tard, porter son nom. Nous sommes le 10 mars 1980. Rien ne laissait encore entrevoir qu'un vent de révolte allait souffler dans quelques jours. Et pour cause.
La conférence que devait animer Mouloud Mammeri a été tout simplement interdite par les autorités. Aucune raison pouvant tenir la route ne pouvait expliquer une telle mesure qui a vite soulevé un tollé général dans les rangs des étudiants. Est-ce la culture et l'identité berbères qui sont visées? Tout porte à le croire. La réaction ne s'est pas fait attendre et des manifestations pacifiques ont vite éclaté dans les milieux estudiantins, avant de s'étendre inévitablement à d'autres espaces comme les hôpitaux, les usines et les lycées. Tout le monde revendiquait désormais la reconnaissance, par le pouvoir, de l'identité amazighe de l'Algérie, occultée depuis l'indépendance. Les événements se sont vite précipités. Il y a eu de la répression et des arrestations. Les principaux animateurs du mouvement ont été arrêtés. Et il a fallu une mobilisation populaire sans précédent pour aboutir à la libération de tous les détenus qui sont, faut-il le rappeler, les principaux meneurs d'hommes de cette révolte pacifique en faveur de la réhabilitation de l'identité algérienne à la fois authentique et pluraliste. Désormais, rien ne sera plus comme avant. Les actions culturelles en faveur de l'amazighité commencèrent désormais à voir le jour, certes très timidement, mais elles ont existé et ont permis, de ce fait, de défricher le terrain à tout ce qui allait suivre, quelques années plus tard, après une autre révolte, celle d'octobre 1988. Cette dernière constitua, dans un certain sens, le prolongement du combat identitaire et démocratique en Algérie.
La naissance de partis politiques et d'associations culturelles revendiquant clairement l'amazighité a constitué un tournant important dans ce long combat pacifique. Des départements de langue amazighe virent le jour, au lendemain de la révolte d'octobre, mais ce n'est qu'en septembre 1995 que la langue amazighe a été officiellement introduite dans le système éducatif algérien, pour la première fois dans l'histoire, après la grève du cartable initiée par le MCB pendant plus de huit mois, de septembre 1994 à avril 1995. L'aboutissement total de ce combat remonte à 2016 avec la reconnaissance constitutionnelle de Tamazight comme langue officielle, après être devenue langue nationale en avril 2002. L'Algérie a pu, enfin reconquérir l'une des facettes les plus importantes et fondamentales de son identité mais aussi de son histoire, plusieurs fois millénaire.


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