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Les sentiers escarpés de tamazight
DE LA PRISON À LA CONSTITUTION
Publié dans L'Expression le 07 - 01 - 2016

Tamazight sera langue nationale et officielle. Du nord au sud et d'est en ouest
malgré la mobilisation et l'adhésion de millions d'Algériens à cette juste cause chantée par des artistes engagés, le pouvoir de l'époque a toujours observé un mutisme assourdissant quand il s'agissait de tamazight.
La reconnaissance de tamazight comme langue officielle est l'aboutissement d'un très long combat qui a duré des décennies et a enregistré des sacrifices immenses consentis par de simples citoyens, par des artistes, des écrivains et des militants du Mouvement culturel berbère et même par des enfants... les enfants du boycott.
Que de fois des dizaines de banderoles ont été déployées lors des marches où l'on pouvait lire la fameuse revendication:
«Tamazight langue nationale et officielle.» Aujourd'hui, ce slogan n'est plus valable puisque tamazight est en passe de devenir effectivement langue nationale et officielle. Mais cette consération n'est pas tombée du ciel. C'est le fruit de tout un cheminement.
Depuis l'ouverture démocratique de 1988, des partis politiques et le MCB, toutes tendances confondues, ont organisé des centaines de marches, des grèves et diverses actions de protestation à Alger, Tizi Ouzou, Boumerdès, Béjaïa, Bouira, etc., pour réitérer la même revendication. Et pour exiger également que tamazight soit enseigné dans les écoles algériennes et que cette même langue soit introduite dans les médias publics, notamment la télévision. Mais malgré la mobilisation et l'adhésion de millions d'Algériens à cette juste cause chantée par des artistes engagés, le pouvoir de l'époque a toujours observé un mutisme assourdissant quand il s'agissait de tamazight. Les réponses, il y en a rarement eu, pour ne pas dire presque jamais. Tout le monde attendait avec impatience qu'un geste de bonne volonté soit esquissé de la part des gouvernants de l'époque afin de desserrer l'étau sur cette langue et cette culture victimes d'un ostracisme injuste, mais en vain. Même les cours de langue amazighe que dispensait l'écrivain Mouloud Mammeri à l'université d'Alger au début des années 1970 ont vite été supprimés.Donc avant 1988, tamazight n'avait pas droit de cité. Même quand les événements d'avril 1980 allaient éclater et secouer le centre de l'Algérie, toujours pour cette langue et cette culture, l'Etat restera insensible aux cris du peuple. Il demeurera sourd et muet. Il a fallu attendre 1988 et même un peu plus tard. Les langues se délient alors un tant soit peu. On parlera alors de plus en plus de cette dimension de l'identité algérienne. Des partis politiques l'inscriront dans leurs programmes. Mais du point de vue institutionnel, rien de concret ne voit le jour.
Il faut attendre que soit organisée l'une des plus grandes marches populaires dans l'histoire de l'Algérie, le 25 janvier 1990, pour qu'un début de reconnaissance commence alors à se dessiner. Le gouvernement de l'époque décide alors d'ouvrir deux départements de langue et culture amazighes aux universités de Béjaïa et de Tizi Ouzou, ainsi qu'un bulletin d'information télévisé sans images et très maigre de cinq minutes à la télévision publique algérienne. Loin de désespérer, les militants de la cause amazighe ne baissent pas les bras. Ils continueront à se battre, pacifiquement bien sûr, pour que tamazight reprenne sa place. En septembre 1994, le combat identitaire amazigh en Algérie vivra l'une de ses étapes les plus importantes qui permettront la prise de décision historique. Il s'agit de la grève illimitée du cartable.
L'action est initiée par le Mouvement culturel berbère. Après plus de sept mois de grève dans toutes les écoles et les universités de Kabylie, un dialogue est amorcé entre le MCB et le pouvoir. Le 22 avril 1995, une décision historique et révolutionnaire est prise par le pouvoir algérien: tamazight allait être enseigné dans les écoles algériennes.
Le Haut-Commissariat à l'amazighité est créé ainsi qu'un journal télévisé quotidien lancé. C'est là, la première victoire, et non des moindres, enregistrée par le combat identitaire. D'autres arriveront mais bien plus tard. En 2002, la langue amazighe est décrétée langue nationale par le président Abdelaziz Bouteflika et ce, dans la Constitution algérienne, une revendication de taille est ainsi satisfaite. Mais l'officialisation de tamazight demeurait également une revendication cardinale sans laquelle l'avenir de cette langue pouvait être compromis à tout moment. Entre-temps, l'enseignement de tamazight connaît un grand essor et chaque année, les rangs des élèves et des enseignants de langue amazighe ne cessent de grossir. Il y a eu également le lancement d'une chaîne de télévision diffusant à 100% en tamazight et ce, pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie. Puis, le combat identitaire baisse de cadence, notamment à cause des dissensions ayant gagné les rangs des militants du combat identitaire dont une partie s'est convertie à l'activité politique et partisane.
Les manifestations ayant pour but d'exiger la reconnaissance de tamazight comme langue officielle ont ainsi baissé, comparativement aux années 1990 où le combat identitaire était à son summum. Toutefois, le statut de langue officielle pour tamazight est demeuré un point essentiel qui devait un jour être pris en charge par les décideurs. C'est ainsi, après un très long chemin parcouru par plusieurs générations de militants, que tamazight est enfin devenu langue nationale et officielle. Un rêve qui devient réalité.


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