Les avocats ont repris, hier, le travail, après une grève de deux jours qui avait diversement paralysé l'activité judiciaire. Le boycott des audiences du tribunal criminel de première instance, de la Cour d'appel et du tribunal des mineurs, entamé par l'Union nationale de l'ordre des avocats (Unoa) a été, en effet, suspendu. C'est à la suite du lancement de discussions entre le ministère des Finances et ledit syndicat que cette protestation a pris fin. C'est ce qui ressort du dernier communiqué de l'Unoa. Le document a précisé que «la réponse du ministre des Finances a été favorable». Le gel du mouvement de débrayage des avocats intervient à la suite «de la suspension de la nouvelle taxation, jusqu'au 20 juin 2022». L'annonce explique, dans ce sens, que «le nouveau régime fiscal imposé à leur corporation, depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi de finances 2022, a été levé suite à la promesse du ministre des Finances de la suspension temporaire de son recouvrement». Le même document portant la signature du président de l'Unoa, Brahim Taïri, a annoncé que le grand argentier du pays «s'est également engagé à étudier les revendications de la défense dans le cadre du projet de loi de finances complémentaire». Brahim Taïri avait, pour rappel, émis le souhait de voir s'ouvrir un dialogue sérieux et constructif entre le ministère des Finances et les robes noires; ce dernier a répondu favorablement à son appel. L'Unoa avait renoué avec la grève trois mois seulement après un précédent boycott des audiences, qui avait duré une dizaine de jours. Les avocats ont demandé l'annulation du nouveau système fiscal qui les oblige à faire une déclaration annuelle détaillée de leurs revenus, largement contestée par les robes noires. Celles-ci qui «refusent» de s'acquitter des nouveaux impôts, avancent que «la réforme du régime fiscal entraînera une hausse de la fiscalité imposée aux avocats, passant de 12% à plus de 50%». Le gel du mouvement a redonné de l'espoir aux personnes de la corporation, et aussi à leurs clients. L'annonce du gel de ce mouvement de grève a été accueillie avec soulagement par les familles des prévenus en détention. Un soupir de soulagement pour les magistrats, qui craignaient la poursuite de la paralysie de l'activité judiciaire.