Malgré une rupture de deux longues années à cause de la pandémie de la Covid-19 et de toutes les privations que cette dernière avait engendrées, le retour du Salon du livre de Boudjima a tenu toutes ses promesses. L'organisation a été tout simplement au top. Le programme a été également à la hauteur des attentes. De même que l'affluence enregistrée. Aussi bien de la part des éditeurs que des écrivains et des lecteurs. De nombreuses personnalités ont, d'ailleurs, tenu à faire un détour à Boudjima et une halte à la bibliothèque communale Abdellah-Mohia de jeudi à samedi dernier. Le livre a été au centre des débats tout au long des trois journées ayant transformé cet endroit en une véritable bibliothèque géante où des milliers de livres y ont été exposés à la vente. Il y en a eu pour tous les goûts. Du roman à l'essai en passant par les recueils de poésie, les livres de contes, les ouvrages parascolaires, universitaires, etc. Tout y était. Il y a eu même des promotions et des réductions remarquables concernant les prix afin de permettre aux férus de lecture de faire le plein. Il y a lieu de préciser que parmi les choses qui ont caractérisé cette édition, c'est la participation très remarquable des écrivains de langue amazighe. De nombreuses ventes-dédicaces En effet, elles et ils étaient très nombreux à avoir présenté et dédicacé leurs romans et échangé avec leurs lecteurs au sujet, notamment du choix de la langue amazighe pour écrire leurs textes. Mohand Akli Salhi, qui vient à peine d'éditer son premier roman, était ainsi parmi les écrivains amazighones à avoir pris part à ce salon en présentant et dédicaçant son roman intitulé: «Tit d yilled». De nombreux autres écrivains amazighophones ont été de la partie à l'instar du vétéran Ahmed Nekkar, Zohra Aoudia, Lyès Belaïdi, Rachida Ben Sidhoum, Chabha Ben Gana, Zohra Lagha, Abdellah Arkoub, Saïd Chemakh, Lynda Hantour, Mohand Ouramdane Abdennebi, etc. Durant la dernière journée du salon, le public a eu droit à une conférence autour de «la question des langues en Algérie, de l'indépendance à aujourd'hui». Cette communication a été animée par les écrivains et chercheurs Abderrezak Dourari et Yassine Temlali. Une autre conférence a eu lieu dans le même sillage dont le thème a été «la traduction et l'écriture». L'écrivain Mohamed Sari, fort de sa grande expérience dans le domaine de la traduction des romans, du français vers l'arabe a su cerner et développer ce sujet tel qu'il a su toujours le faire. Des auteurs et des satisfactions Pour rappel, Mohamed Sari a traduit des romans de grands écrivains algériens comme Mohamed Dib, Anouar Benmalek, Boualem Sansal, Salim Bachi... lors de la troisième journée du Salon du livre de Boudjima, plusieurs écrivains ont animé des rencontres de présentation de leurs livres à l'instar de Lounès Ghezali (La dernière escale), Farida Sahoui (Sur les traces des Kabyles exilés en Tunisie), Ouarda Belakif (Les pyromanes des héritiers), etc. On a constaté en outre que l'affluence sur les stands a connu une hausse considérable durant la deuxième et dernière journée. Cela s'explique par le fait que l'on soit le week-end. La majorité des auteurs sont repartiss comblés suite à leur participation à cet événement qui a gagné une très bonne place en si peu de temps. Parmi eux, Lounès Ghezali, auteur de trois romans en langue française.Notre eécrivain estime que ce salon a été un fort moment de communion avec le cosmos du livre. «Tous les participants: écrivains, éditeurs, public se souviendront très certainement de ces moments conçus pour s'éloigner de l'ennui, de l'inculture. Beaucoup partiront avec les odeurs du regret car le salon n'est pas que des signatures et des ventes. Le livre est, ici, mêlé dans le refrain de la joie, du bonheur, des retrouvailles. Le reste, tout le reste est... littérature. Et c'est cela la grande richesse», résume poétiquement Lounès Ghezali.