L'Algérie apprend enfin à exporter! Malgré un contexte international des plus difficiles, le pays a presque atteint ses objectifs en matière d'exportations hors hydrocarbures. En effet, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a annoncé, lundi dernier, que la valeur de ces exportations a atteint les 6 milliards de dollars en 2022. «Nous avons dépassé les six milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures au cours des 11 premiers mois de l'année 2022», a-t-il fièrement annoncé lors de la Foire de la production nationale. Le gouvernement semble donc avoir presque réussi son défi. À la fin de l'année dernière, il avait informé qu'il tablait sur 7 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures. Une marche qui paraissait trop haute pour lui. De nombreux experts étaient sceptiques quant au relèvement d'un tel défi. Néanmoins, les autorités étaient conscientes des grandes capacités dont dispose le pays. D'ailleurs, il venait en l'espace d'une année de doubler ce type d'exportation passant de 2,5 milliards en 2020 à 5 milliards en 2021. On pensait alors avoir atteint le maximum de ce que peut faire le pays. Toutefois, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a pris des mesures concrètes afin de faciliter l'acte d'exporter. À cela s'ajoute le renouveau de l'industrie, initié par le chef de l'Etat depuis son élection à la tête du pays, il y a de cela trois ans. Résultat: le «made in bladi» a connu une nette amélioration de qualité. Certains de ces produits n'ont même rien à envier à ceux qui viennent de l'Occident. «La qualité et la fiabilité du produit national se sont imposées sur les marchés internationaux», a expliqué le ministre du Commerce a qui le président a confié la lourde tâche de la promotion des exportations. «On est en train de récolter les fruits de la stratégie fixée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune», a soutenu Rezig. L'Algérie ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. L'objectif initial pour 2023 était de dépasser la barre symbolique des 10 milliards de dollars, mais lors de l'inauguration de cette Foire de la production nationale, le 13 décembre dernier, le président Tebboune a mis la barre plus haut. Il a demandé que l'objectif de 2023 soit de 15 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures. Chose que le ministre du Commerce estime tout à fait dans les cordes de nos opérateurs économiques. Cet objectif est d'autant plus atteignable que la courbe concernant les nombre d'exportateurs inscrits au registre du commerce est haussière. Ainsi, le Cnrc a comptabilisé 5 498 opérateurs actuellement, contre 4 749 fin 2021. Ce bilan fait ressortir une nette progression du nombre d'acteurs intervenant dans l'acte d'exporter. D'ailleurs, il met en avant l'engouement pour le produit algérien par des opérateurs étrangers, lors de cette FPA. «C'est un événement qui permet de promouvoir nos exportations», a-t-il précisé. C'est dans cette perspective qu'une journée a été consacrée aux ambassadeurs et représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie. «Cette campagne de promotion des produits algériens permet de constater la qualité de la production nationale et l'avancée significative enregistrée par l'Algérie dans différentes filières industrielles», soutient Rezig. L'édition 2022 de la FPA est d'ailleurs considérée comme la plus importante depuis l'indépendance, avec plus de 730 entreprises publiques et privées représentant différentes filières. Cet événement a regroupé des entreprises de divers secteurs, dont les industries militaire, mécanique, manufacturière (meubles, décor et textiles), électrique, électronique, électroménager, mécanique, pétrochimique, et agroalimentaire, ainsi que les services, les banques, le bâtiment et les matériaux de construction, en sus du secteur de l'artisanat. En 2023, de nouvelles industries à forte valeur ajoutée devraient voir le jour, à l'image de celle de l'huile et du sucre qui seront complètement fabriqués dans le pays. De fortes relations ont été établies par l'Algérie avec les pays du continent. La diplomatie économique bat son plein. Des liens ont été tissés. Après les essais concluants de cette année, l'on devrait assister à un plus grand engouement, surtout qu'une logistique est en train d'être mise en place, notamment avec des lignes aériennes et maritimes. 2023 s'annonce donc comme l'année du «made in bladi» en Afrique...