Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Les énergies renouvelables, chantier phare du président de la République, pose ses jalons et franchit une à une les étapes qui le mèneront à bon port. C'est le cas du projet de production de 2000 mégawatts (MW) d'électricité solaire photovoltaïque qui a passé le cap de l'ouverture des plis de l'appel d'offres national et international. La commission chargée de cette opération a tranché: 77 offres techniques sur 90 soumises par des entreprises nationales et étrangères ont été validées. «La commission a approuvé, après avoir terminé l'ouverture des plis lundi (24 juillet Ndlr), 77 offres répondant aux conditions stipulées dans l'appel d'offres, tandis que 13 autres offres ont été rejetées faute de documents requis», a déclaré le représentant du service des contrats à la société Sonelgaz - Engineering responsable du projet pour le compte de Sonelgaz - Energies renouvelables, Zoheir Dilmi. Ceci dans une première étape alors que dans un deuxième temps, des commissions spécialisées évalueront attentivement les offres techniques retenues pour s'assurer que les informations déclarées correspondent au cahier des charges. Une fois l'étude et l'évaluation des offres techniques achevées, les soumissionnaires d'offres retenues seront convoqués pour assister à l'ouverture des enveloppes financières actuellement conservées auprès d'un huissier de justice, stipule la procédure. «Cette opération qui devrait avoir lieu dans un ou deux mois au plus tard», indique le haut cadre de Sonelgaz. Quel est son objectif? Elle permettra de connaître les délais et le montant de réalisation, ainsi que le prix du kilowatt proposé par chaque opérateur, a-t-il précisé. 34 entreprises algériennes et 106 entreprises étrangères représentant 20 pays se sont portées candidates pour cet appel d'offres et ont retiré le cahier des charges. Le projet de 2000 MW consiste en la réalisation de quinze centrales solaires photovoltaïques, à travers douze wilayas, avec une puissance unitaire qui varie entre 80 et 220 MW, outre la réalisation d'installations de raccordement au réseau d'électricité. Le projet s'inscrit dans le cadre du programme de production de 15000 MW d'électricité solaire photovoltaïque à l'horizon 2035, initié par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Dans ce cadre, il sera procédé, en septembre prochain, à l'ouverture des plis du projet Solar 1000 de la société «SHAEMS», et au lancement du programme de 3000 MW début novembre 2023. La nécessité de mettre en oeuvre une nouvelle politique énergétique qui s'adosserait aux énergies renouvelables est devenue impérieuse pour le pays. La question est d'actualité. C'est une des priorités du programme du président de la République. Il faut «s'orienter immédiatement vers l'investissement dans le secteur des énergies renouvelables pour l'exportation, afin d'immuniser notre indépendance économique contre toute éventualité pouvant se produire sur le marché pétrolier», a recommandé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. La problématique de la relance de la dynamique pour l'émergence d'une énergie verte durable, à même d'assurer d'importantes quantités de gaz naturel et élargir le champ des industries créatrices de richesse et de postes d'emploi, s'impose donc de façon incontestable. À ce propos la production de l'énergie à partir de l'hydrogène vert serait un remarquable coup d'accélérateur pour sortir le pays de la dépendance chronique à son secteur pétro-gazier et faire un grand saut vers les énergies propres. Le pays en a les moyens. Doté d'un exceptionnel potentiel solaire, il est bien placé pour produire de l'hydrogène vert et à des coûts très compétitifs, de surcroît. «Grâce à son potentiel considérable en énergie solaire, ses importantes ressources en gaz naturel et les infrastructures de distribution associées, l'Algérie est bien placée pour produire l'hydrogène vert et éventuellement bleu (à partir du gaz naturel avec capture et stockage de carbone) à des coûts très compétitifs», avait indiqué, le 23 avril 2022, le Commissaire aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique, Noureddine Yassaâ. Il faut souligner aussi que le pays bénéficie d'une situation géographique favorable grâce à sa proximité des marchés potentiels, outre l'existence d'un tissu industriel pour la production de l'hydrogène et de l'ammoniac. Autant d'atouts qui indiquent que l'Algérie doit jouer dans la cour des grands dans ce domaine.