L'artisanat est incontestablement un des leviers de développement de l'industrie touristique dans la wilaya de Tizi Ouzou. Riche et renommé à l'international, l'artisanat constitue un patrimoine ancestral jalousement gardé par les vieilles, les vieux et les jeunes. D'ailleurs, un heureux évènement vient s'ajouter à la série de consécration des artisans de la wilaya sur le plan international. Avant-hier, c'est la vannerie qui a été honorée au Festival international de Pologne en décrochant la place du meilleur artisan grâce à la main magique du jeune artisan Ameziane Amar et la deuxième place, grâce à la perfection artistique de son frère Ameziane Rabah. Ce duo talentueux aux mains d'or a ainsi dominé la compétition à laquelle ont pris part des artisans des plus grands pays connus mondialement pour la qualité de leur artisanat. En fait, cette consécration est un heureux évènement pour notre wilaya et notre pays en général, car il renseigne amplement sur les capacités de nos artisans et la qualité de leur art tant au plan national qu'au plan international. La consécration est hélas un évènement plein de frustration quand on constate avec amertume l'image qu'a le monde de notre artisanat et la situation dramatique des artisans dans notre pays. Dans tous les domaines, les artisans se plaignent de difficultés incalculables. Des difficultés qui entravent le développement de toutes les filières. Jusqu'à présent, il n'existe aucun marché du produit artisanal au niveau national à l'exception des foires et des salons sporadiques. L'exemple de la vannerie est justement édifiant. Cette filière ne parvient toujours pas à trouver des débouchés à l'exception de ces évènements périodiques qui ne leur permettent d'ailleurs pas d'écouler leur produit. Ce qui les maintient toujours dans un état de survie. Pourtant, la vannerie à l'osier est un art qui peut trouver facilement sa place dans les circuits commerciaux, notamment des produits du terroir. La vente des produits agricoles du terroir convient à merveille pour l'emballage et la vente des produits du terroir comme la figue, la figue de barbarie, les raisins, les olives et les grenadines. La vannerie peut donc trouver un moyen de se développer via sa connexion avec le monde du produit du terroir. Mais, hélas, jusqu'à présent, aucune stratégie n'est mise en place dans ce sens. Cette connexion demeure encore au stade primaire. Seuls les vendeurs occasionnels de figues utilisent les paniers en roseau ou en osier comme nous le constatons actuellement sur les routes. Afin de développer cette collaboration bénéfique pour toutes les filières, la direction de l'artisanat peut intervenir dans l'optique de favoriser cette connexion entre les artisans et les producteurs. Ce qui n'a pas l'air d'être dans les objectifs actuels. Alors, hélas, les artisans spécialisés dans la vannerie s'ingénient à trouver des débouchées en allant chercher des créneaux comme la décoration et la fabrication de chaises et tables. D'autres profitent de la période de la récolte des olives pour écouler le maximum de paniers en osier et en roseau très utilisés par les citoyens. Enfin, notons que malgré les difficultés, les artisans avec les produits du terroir continuent de décrocher des prix et des consécrations au niveau international comme c'est le cas de l'huile d'olive algérienne. Nombre de producteurs nationaux ont décroché des prix à l'international dans cette filière dominée par les plus grands pays producteurs comme l'Espagne, la Turquie, la France et la Grèce. L'huile d'olive algérienne d'une très grande renommée internationale souffre toutefois de difficultés à intégrer les marchés internationaux pourtant très demandeurs. La labellisation et la certification demeurent encore des étapes très compliquées et très difficiles à franchir.
