Pour les jeunes, qui forment l'écrasante majorité des terriens, c'est tout simplement ridicule. Ils se fichent pas mal du passé. Ils ignorent tout de leurs palmarès, des exploits passés, du comment, notre pays est resté le pays des footballeurs et surtout, du beau football. Qui de nos jours, se souvient encore des gestes magiques, des passes précises, des buts d'anthologie, de la haute dépense d'énergie, des folles courses balle au pied, des feintes désarçonnantes, des frères Messaoudi de l'Entente sportive sétifienne, de Hocine Hannachi, Amar Aïssa, Abdelaziz dit «Zizi» Bayaza Med -H'Maya Messaoudi, de Fayçal Douaïfia, des Canaris de l'US Tébessa, de Hassan Khoulif (USMK), des frères Bounour, Bentahar, Ferhi, El H'Medi, de (USM Annaba), de Messaoud Belloucif (AS Kroub), de Zefzef, à la pointe de l'attaque mitrailleuse du MO Constantine, de Lehtihet, (JS Jijel), de Ghanem (USH Constantine) d'Ababsia et Defnoun (ES Souk Ahras) d'Akacha et Baba-Ali Atoui (JB Annaba C) de Djamel Bourahli, des frères Amokrane (USM Aïn Beïda), de Naïm (JSM Skikda), d'Amor Chiha de l'AS Ain M'lila, de Zeghad (CS Constantine), c'était, à cette époque, un régal. Technique, gabarit, enchanteurs dribbles, feintes, acrobaties, vélocité, fair-play, sauf pour les très chauds derbies, qui faisaient une amusante tradition, qui perdure (à l'envers), encore de nos jours. Bref, un jeu plaisant à suivre. Les joueurs prenaient souvent des casse-croûtes, préparés avec goût, histoire de mettre quelque chose dans l'estomac, pour tenir jusqu'à l'heure du match. Les primes de matchs étaient insignifiantes. Nous allions écrire «symboliques». Le football, c'était d'abord une famille Dans certaines grosses localités, les richards du moment, n'hésitaient pas de mettre la main au portefeuille, histoire de renflouer les poches des équipes, au début de saison, et celles des joueurs méritants, et sortant au-dessus du lot, les jours de matchs, surtout les derbies. Nous avons vu et vécu des scènes poignantes, qui consistaient, en la remise de fric, à des joueurs dont les familles se trouvaient dans le besoin. On a vu de très près des présidents de clubs, ramener de chez eux, les repas d'avant-match, pour relever le moral des joueurs nécessiteux. Et ici, nous profitons de ces témoignages, pour rendre un hommage à titre posthume, en direction de feu Noureddine Meskaldji, l'ancien valeureux président de l'US Tébessa, qui n'a jamais compté ce qu'il offrait au club, comme dons, fric, voitures, et autres, cadeaux,) à l'occasion des fêtes religieuses...Bien sûr, le président Meskaldji n'était pas l'unique bienfaiteur, car Tébessa comptait de vrais amoureux de la ville, prêts à se couper en quatre, pour redorer le blason de l'antique «Thevest». Aujourd'hui, la ville frontalière du sud-est, suit, avec envie, ce qui se passe ailleurs, en tout, pour ce qui est joie de vivre, développement, sport, loisirs, et tourisme, surtout, que la ville et sa région, à l'instar du pays en entier, ont connu le passage de neuf invasions laissant derrière elles, des ruines «parlantes». Hommage appuyé aux anciens L'arbitrage a toujours été ce qu'il est encore, aujourd'hui, mais avec de «gros» sifflets, qui dirigeaient aisément, et même royalement, les parties à enjeux! Qui se souvient encore des dirigeants de l'ancienne valeureuse ligue constantinoise de football, tels que le Dr Abdelkader Bencherif, le Dr Benzaim, le Dr Brahim Abdelouahed, le Dr Boussaâd Aït-Yahia, le Dr Athman Alaya, le Dr Ahmed Sanane, le Dr Benkhelifa, Allaoua Benkhebbab, Abdelaziz Abdellaoui, Med R'Haïmia, Hadj Bourahli, Hadj Chaffaï Ahmed-Chaouch, Med Mehaïa, Hamoudi Benghazal, Beldjoudi, Mansour, les frères Khellassi. Qui encore, des quelques octogénaires encore en vie, se souviennent de ces très grands messieurs du football? On ne peut, en aucun cas, oublier les milliers de services, qu'ils ont gratuitement rendus, au football, et aux millions de jeunes pratiquants du sport le plus prisé par les nationaux. De la joie, des sourires et des rires aux éclats, des soirées entières étaient consacrées au seul foot. Rarement, on montrait de l'index des «trafiquants», d'arrangeurs de matchs, de mauvais perdants finissaient leurs grognements au café du coin, ou au cercle de l'équipe, sans rancune, aucune. Les supporters, les vrais, ceux qui ne manquaient jamais de payer leurs places, ou leurs pénibles déplacements, étaient toujours derrière leur team, fautif, perdant ou gagnant, ou lieux, agressé ou agresseur! Il y avait même des comités d'organisation des fans, qui étaient là, durant les mauvaises passes de l'équipe. L'unique point noir de cette époque, ressemblait étrangement, à notre époque! Les catégories «jeunes» étaient complètement lésées, ignorées, délaissées, voire, rejetées. Il y avait certes, des exceptions, comme les écoles du MO Constantine, du NA Hussein Dey, de l'ASM Oran, de la JBC Annaba, de l'OM Constantine, de l'AS Aïn M'lila, de l'USM Blida, mais c'était insuffisant. Heureusement, qu'il y avait dans le temps, les doués et les surdoués. Ce qui permettait aux coachs d'inclure dans leurs listes «seniors», des cadets 1ères années, lesquels une fois essayés, s'accrochaient admirablement bien, au sein de l'équipe, qui s'en sortait à merveille. En plus, il y avait un renfort inespéré, en l'occurrence, les footballeurs «lycéens» et «étudiants» qui se déplaçaient de leurs établissements les samedis soirs pour se retrouver dans la localité où leurs teams devaient livrer des parties acharnées, et parfois plaisantes, car ces joueurs qui couraient en semaine derrière le savoir, le faisait les dimanches, en se dépensant sur les terrains, sans compter, histoire de défendre les couleurs du club, et surtout d'étaler la joie de jouer, qui les caractérisait. Oui, chers lecteurs, c'était vraiment la belle et délassante époque! Puisse-t-elle revenir un de ces jours, Amine! Aujourd'hui, en y pensant fortement, on ne peut s'empêcher d'avoir une pensée pour tous les anciens dirigeants, joueurs, arbitres, et même fans, décédés, et un coucou pour ceux qui sont encore de ce monde.