Ahmed Attaf a mis en avant, à Londres, les priorités de l'Algérie au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. Cela intervient à un mois et demi de l'accession de l'Algérie à cet organe. Ces priorités ont été tout le temps celles de la diplomatie algérienne. Il s'agit de la défense des causes justes et le principe de l'autodétermination des peuples encore sous occupation coloniale. Les pays, comme la Palestine et le Sahara occidental, pourront compter davantage, dès janvier prochain, sur la voix de l'Algérie au sein de cet organe de l'ONU. L'entame du mandat de l'Algérie en sa qualité de membre non-permanent du Conseil de sécurité de l'ONU intervient dans un contexte marqué par les agressions de l'occupant sioniste contre les Palestiniens depuis le 7 octobre dernier. Le bilan est effarant avec plus de 12000 morts palestiniens. Cette agression, toujours en cours, a révélé l'impuissance du Conseil de sécurité de l'ONU à voter une résolution contraignante pour imposer le cessez-le-feu à l'armée sioniste. C'est dans ce contexte de barbarie israélienne qui bénéficie de l'impunité des instances et de la complicité occidentale que l'Algérie entamera son mandat dans le CS de l'ONU. Dans cette perspective, le ministre des Affaires étrangères a pris part, avant-hier à Londres, à une rencontre consultative sur le Conseil de sécurité où il a prononcé une allocution. La rencontre a été organisée par la prestigieuse institution de Wilton Park. M. Attaf a adressé, d'abord, ses remerciements au ministre d'Etat britannique aux Affaires étrangères, Lord Ahmed Tariq, pour avoir organisé cette importante discussion avec les membres africains actuels, sortants et entrants du Conseil de sécurité. Il a mis, ensuite, en exergue, les priorités sur lesquelles l'Algérie mettra l'accent lors de son prochain mandat au Conseil de sécurité des Nations unies, notamment les questions liées au monde arabe et au continent africain. «Rejoindre le CS est gratifiant, mais aussi extrêmement exigeant. Nous aspirons sincèrement à apporter de nouvelles perspectives, étant pleinement conscients du contexte particulièrement difficile dans lequel se déroule notre mandat», a déclaré M. Attaf. Il a relevé qu'il est devenu tout à fait clair que les divergences et les divisions géopolitiques croissantes entre les membres permanents ont empiété sur toutes les délibérations du CS et inhibé la capacité d'action de ce dernier. «Cette situation a ravivé les exigences mondiales en faveur d'une réforme globale pour aider le Conseil de sécurité à surmonter ses difficultés internes et à apporter des réponses adéquates aux défis actuels»,a-t-il affirmé. «Nous n'avons pas d'alternative au Conseil de sécurité et que nous devons le faire fonctionner et être à la hauteur des aspirations et des attentes que nos peuples ont collectivement placées en lui», a considéré M. Attaf. C'est dans cet esprit que l'Algérie se prépare à rejoindre le CS, pleinement motivée à apporter sa juste part à l'effort collectif de préservation de la paix et de la sécurité internationales, a également souligné M. Attaf. D'ou les priorités que l'Algérie se fixe dans l'exercice de son mandat au sein du CS. Ces priorités consistent à oeuvrer pour raviver l'intérêt et l'engagement du Conseil de sécurité dans la résolution des conflits et des crises qui font rage dans les régions africaine et arabe, en étroite collaboration avec l'UA et la Ligue arabe, a-t-il dit. «En Afrique, la région du Sahel est devenue le foyer de la plus forte concentration au monde de points chauds de conflits armés et de crises multidimensionnelles, s'étendant sous la forme d'un arc de feu, de la mer Rouge à l'océan Atlantique, du Soudan au Sahara occidental», a-t-il ajouté. Et de relever qu'en quelques années, cette région est devenue l'épicentre mondial du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée, dans un contexte d'instabilité politique croissante provoquée par la récente résurgence de changements anticonstitutionnels de dirigeants. «La tragédie en cours dans les territoires palestiniens occupés, en particulier dans la bande de Ghaza assiégée, est un horrible rappel de la nécessité urgente de régler correctement la question palestinienne, conformément à la solution à deux Etats convenue par la communauté internationale il y a des décennies», a-t-il ajouté. En poursuivant ces priorités, l'Algérie «plaidera fermement» en faveur de la nécessité de dépasser l'approche du statu quo, de s'attaquer aux causes profondes des conflits et des situations de crise, d'accorder davantage d'attention au rôle des femmes dans les processus de paix et au sort des enfants dans les conflits armés....», a affirmé le ministre des Affaires étrangères.