Une approche à la fois novatrice et audacieuse. Le président Abdelmadjid Tebboune amorce une nouvelle ère politique en instaurant un dialogue constructif et permanent avec les partis de l'opposition. Hier, il a reçu la secrétaire générale du parti des travailleurs Louisa Hanoune. Le 27 novembre dernier, c'est le nouveau patron du FLN, Abdelkarim Benmebarak qui, à sa demande, a été l'hôte du président de la République. Quelques jours plus tôt, soit le 7 novembre, le chef de l'Etat a rencontré le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelali Hassani, également à la demande de ce dernier. D'autres formations politiques ont, également, défilé au palais d'El Mouradia dont, notamment le plus vieux parti d'opposition, le FFS. Pour le président de la République, l'opposition dans sa diversité idéologique a toute sa place dans le paysage politique national. Acte puissant d'une démocratie participative, ces rencontres constituent un moment privilégié d'un échange fructueux entre le chef de l'Etat avec les chefs des partis. Avec un large spectre d'analyse, chaque parti apporte sa vision et partage ses opinions sur des questions de politique intérieure et des dossiers internationaux. On évoque durant ces rencontres les acquis des quatre années de gouvernance du Président, les réformes institutionnelles et législatives entamées, ainsi que la célérité de leur exécution sur le terrain, les décisions concernant le pouvoir d'achat du citoyen, on s'intéresse à la sécurité alimentaire et au grave stress hydrique que vit le pays, on aborde la situation sécuritaire précaire au niveau de nos frontières sud et on décrypte des dossiers régionaux et internationaux dont, en prime, le génocide que commet l'armée sioniste à Ghaza. Parce qu'elles transcendent toutes les conventions politiques, ces rencontres se transforment en un acte puissant de démocratie participative. Un baromètre social. Dans cette dynamique novatrice, les voix discordantes de l'opposition deviennent des instruments essentiels pour la lecture éclairée des événements et pour anticiper sur bien des situations. Cette main tendue du Président n'est-elle pas une amorce pour une réhabilitation audacieuse de l'opposition, voire même de l'acte politique? Aujourd'hui, les partis politiques ne sont plus ce qu'ils étaient. «La politique de papa», où les partis étaient dotés de solides structures hiérarchiques, fait partie de l'ancien temps. La politique est devenue une affaire de professionnels où se bousculent les spécialistes de la levée de fonds, les communicants, les think tanks, les développeurs de sites Internet et les sondeurs. La véritable opposition émerge désormais, en dehors du champ des partis politiques conventionnels, sous la forme de mouvements sociaux, de manifestations, de mobilisations populaires. L'incroyable mouvement du Hirak en Algérie qui a émerveillé le monde, en a été une illustration parfaite de cette autre façon de faire de la politique, une forme d'horizontalité opposée aux hiérarchies partisanes. Les partis politiques sont-ils donc condamnés? Quelle bastille faut-il conquérir pour ré-enchanter la démocratie? La main tendue du président de la République s'avère salvatrice aussi bien pour la classe politique que pour les autres organisations sociales. Tous les dirigeants de la société civile sont reçus par le Président à chaque fois qu'ils le jugent utile. Le Président, par le biais de ses actions exemplaires, démontre son engagement envers les citoyens. Sa réception des différents partis politiques et organisations témoigne, en effet, d'une volonté inébranlable de se rapprocher de la société et de comprendre ses préoccupations les plus profondes. L'approche consensuelle choisie par le président Tebboune qui boucle le 19 décembre prochain ses quatre années à la tête de la République, s'est concrétisée, notamment par l'élargissement des consultations sur la révision constitutionnelle et l'initiative de la main tendue comme vision stratégique et non pas une politique conjoncturelle. L'objectif principal de cette approche était de rassembler toutes les composantes du peuple algérien, sans aucune forme de différenciation, dans le but de servir les intérêts suprêmes de l'Algérie. De ce fait, les défis et enjeux politiques, économiques et sécuritairs qui s'imposent à notre pays, laissent croire que la pérennisation de cette approche est impérative, dès lors qu'elle incite toutes les énergies du pays à s'unir pour la constitution d'un front interne et la mise en place d'un authentique consensus national.
