Après avoir effectué un tour dans certaines juridictions de la capitale, nous avions suivi avec un réel plaisir, certaines chaudes discussions ayant opposé des magistrats «debout», et des justiciables mal informés, du fait des dédales de «Dame justice». Au tribunal de Sidi M'hamed-Alger, un procureur-adjoint était en train d'expliquer à une victime de «coups et blessures volontaires» le parcours du dossier. «Il m'a attaquée par surprise. Comment appelle-t-on ce genre d'attaque?» demande en toute simplicité la victime. Le procureur dira alors au bonhomme, de constituer un avocat, qui sera mieux placé pour les explications nécessaires. Au tribunal d'Hussein-Dey, Khemissi Mosbah, le dynamique doyen des juges d'instruction, sortit appeler un inculpé, tendit la main à deux avocats assis, attendant probablement que Rabah Fékir, le président de la deuxième chambre d'insruction, les reçoive, et revint à son bureau, sans un mot. \À l'étage supérieur, une douzaine de flics et gendarmes attendaient leur tour d'être reçus en compagnie de suspects arrêtés la veille, par l'infatigable Moussa Guerroumi, le jeune procureur en titre, qui a vraiment besoin d'un sérieux coup de mains de la part de la tutelle, qui devrait renforcer cette juridiction. Hussein Dey, tout comme les quatre autres tribunaux de la capitale, a l'envergure d'une cour, et dépasse même toute la cour d'Aïn-Defla, ou encore celle de Aïn -Témouchent. À El Harrach, Choukri Lalaà, le procureur en titre, est légèrement satisfait lors de l'entrevue qu'il venait d'avoir avec le «renfort» du jour, en l'occurrence, le jeune venant de LEcole nationale de la magistrature, avant de sonner Mme Amal. M. l'ancienne et très disponible secrétaire particulière, pour lui remettre un lourd dossier fraîchement déposé sur son bureau, par un sous-officier de gendarmerie. Puis ce fut au tour de Walid Kouici, le jeune président de la section pénale du tribunal, qui profita d'une pause de l'audience, pour effectuer un saut dans le couloir de «l'opportunité des poursuites», question de sympathie réciproque et de solidarité agissante, entre le parquet et le siège! A Bir Mourad Raïs, c'est la véritable fourmilière au minuscule guichet unique, où de braves greffiers se démènent, tels de beaux diables pour contenter toute cette foule venue s'emparer de papiers juridiques demandés par ailleurs. «Nous sommes tenus de veiller personnellement à ce que tout aille mieux afin d'éviter de fâcheux dérapages.»,nous confie, entre ses grosses mâchoires, Radouane Haouchine, le président du tribunal, flanqué ce jour, de son 1er adjoint, le massif, et sympathique Ouezzane. Le quotidien des chefs de juridiction est ainsi fait!