Des combats acharnés avaient lieu hier dans le secteur de Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza où l'armée sioniste concentre ses attaques contre la population civile palestinienne, en dépit des appels à une pause qui se multiplient au niveau international. Dans la matinée, des témoins ont fait part de tirs d'artillerie nourris, progression de chars sionistes et d'affrontements violents, près de l'université d'al-Aqsa et de l'hôpital Nasser à Khan Younès. L'agression sauvage est entrée dans son 108e jour hier. Réfugié en famille, avec nombre d'autres Ghazaouis déplacés, dans l'hôpital Nasser de Khan Younès, Mahdi Antar s'attend à un «assaut» sioniste. «Mais quitter l'hôpital est dangereux, car les bombardements d'artillerie continuent», affirme M. Antar, 21 ans.»Des obus tombent à côté de l'université», décrit Younis Abdel Razek, 52 ans, installé sous une tente avec 16 membres de sa famille dans l'enceinte du bâtiment. Livrant la «version des faits» sur le 7 octobre dans une opération de communication, le mouvement de résistance palestinien Hamas a exigé hier «l'arrêt immédiat de l'agression sioniste» à Ghaza. Selon le Wall Street Journal, le renseignement américain estime que jusque- là, l'entité sioniste est encore bien loin de son objectif. D'après ce quotidien, les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte, pays ayant joué le rôle de médiateur lors de la trêve en novembre, tentent de convaincre l'entité sioniste sur la libération des otages en échange d'un retrait de Ghaza. Dans la nuit, des proches des otages et des sympathisants ont manifesté près de la résidence officielle du Premier ministre sionBenjamin Netanyahu pour réclamer un accord de ce type en vue de leur libération, alors que la contestation du gouvernement Netanyahu s'intensifie. Le 7 octobre, «ce gouvernement et ce Premier ministre nous ont totalement abandonnés (...) Nous demandons au gouvernement de jouer son rôle, de proposer un accord, de le mener à bien et de ramener en vie les otages restants», a lancé un manifestant, père d'un otage. Mais Netanyahu a «catégoriquement» rejeté dimanche les propositions du Hamas, restant sourd aux appels internationaux qui se multiplient pour une trêve humanitaire et la préparation d'une après-guerre incluant la création d'un Etat palestinien. Israël ne peut construire la paix «seulement par des moyens militaires», a martelé hier le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avant de rencontrer à Bruxelles séparément les chefs des diplomaties sioniste et palestinienne, dans une tentative des 27 de dessiner une «approche globale» pour ramener la paix dans la région. Dans la bande de Ghaza assiégée, où au moins 1,7 des 2,4 millions d'habitants ont dû quitter leur foyer sous les bombardements sionistes les poussant à se masser dans le sud, la situation humanitaire et sanitaire est catastrophique selon l'ONU. Abdelrahmane Iyad, blessé à Ghaza, n'a pas eu le temps de quitter sa maison lorsque celle-ci a été touchée.»J'étais avec mes parents, mon frère, ma soeur, ma seconde soeur et son mari ainsi que leur fille. Ils sont tous décédés. Je suis le seul survivant», témoigne-t-il. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a qualifié dimanche, depuis Kampala, de «déchirant» et «totalement inacceptable» ce qui se passait dans la bande de Ghaza, théâtre d'une sauvage agression sioniste depuis le 7 octobre. Il a condamné l'agression sioniste qui a «provoqué des destructions massives et tué des civils à une échelle sans précédent» au cours de son mandat de secrétaire général des Nations unies.» Le Moyen-Orient est une région instable et nous devons faire tout notre possible pour empêcher une escalade du conflit dans toute la région», a-t-il ajouté. Guterres a insisté sur le fait que l'obstruction à la création d'un Etat pour le peuple palestinien était «totalement inacceptable et prolongerait indéfiniment le conflit, qui est devenu une menace majeure pour la paix et la sécurité mondiales».