«Pourquoi nos soleils sont-ils emprisonnés? Pourquoi nos soleils sont-ils enterrés ? […] Je suis libre en Algérie, ma patrie, la mère des martyrs ». Hier, à l'Ecole supérieure algérienne des affaires (Esaa) à Alger, l'âme de Miriam Makeba résonnait lors d'une cérémonie de remise des diplômes. Cet évènement grandiose a réuni des invités de marque, tels que le directeur de la Chambre algérienne de commerce, des SG, et des directeurs généraux de différents ministères, ainsi qu'une représentante de l'ambassadeur de France en Algérie. L'Esaa, fruit d'un accord de coopération algéro-français signé en 2004, a formé plus de 3 000 cadres supérieurs pour l'Algérie. La diplomate française a salué les 20 ans de succès de l'établissement et a souligné l'importance de son renforcement pour augmenter son rayonnement. Cette promotion, marquant le 20e anniversaire de l'Esaa, a pris une dimension africaine particulière en étant baptisée au nom de la militante et chanteuse sud-africaine, Miriam Makeba. Le choix du nom porte une grande symbolique. Elle a pour objectif de réaffirmer l'Africanité de l'Algérie dans le commerce et l'économie. Le directeur général de l'Esaa, Karim Kiared, a souligné l'orientation décidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à renforcer les relations économiques avec les pays africains. Les étudiants, futurs leaders économiques, sont « formatés » en « Afrique first », privilégiant une réflexion axée sur la dimension africaine avant de se tourner vers d'autres partenaires. L'école, référence numéro un en Algérie, a disrupté le mode d'enseignement supérieur et le fonctionnement économique en formant non seulement des diplômés. « Mais des futurs cadres opérationnels avec une vision future et une conscience de leur impact sur leur environnement », atteste le DG de l'Esaa. Pour Karim Kiared, les étudiants revêtus de toges universitaires lors de cette cérémonie représentent les fondements de l'économie forte et diversifiée que le pays s'efforce de construire. Il souligne l'importance des accords de partenariat avec les grandes entreprises nationales, telles que le groupe Madar, Société Générale, Faderco, et la SAA. Ces accords offrent aux étudiants l'opportunité d'effectuer des stages pratiques, les préparant ainsi à être des cadres prêts à l'emploi, tout en permettant aux entreprises de recruter au sein de ce vivier de talents. L'école ne se contente pas de suivre les tendances économiques actuelles, elle les anticipe en ouvrant un incubateur de start-up et de projets innovants. Des idées ont fleuri, des projets ont vu le jour, et même des initiatives extérieures ont trouvé leur place au sein de cet établissement. Ces ingrédients contribuent à la force actuelle de l'Esaa, faisant d'elle une référence incontestable dans l'enseignement supérieur. La cérémonie de remise des diplômes a été le point culminant de longues années d'efforts et de sacrifices de la part des étudiants, dans un environnement où l'exigence règne, reflétant le monde implacable des affaires. Le directeur général, comme un père fier, a été ému en félicitant individuellement certains étudiants et en aidant d'autres à remettre en place leurs chapeaux. L'atmosphère chaleureuse et bienveillante de l'Esaa a été palpable, notamment lors de l'hommage rendu à l'enseignante Khaloufi par ses étudiants. Une d'entre-elles, émue, a pris la parole pour exprimer combien cette enseignante exceptionnelle avait marqué sa carrière académique. La salle tout entière s'est levée pour lui offrir une standing ovation, démontrant l'esprit de famille qui caractérise cette grande institution. Cette journée mémorable réaffirme l'engagement inébranlable de l'Esaa envers ses promesses, mettant en avant ses valeurs fondamentales d'excellence, d'innovation, et d'esprit d'équipe. Et ça fait déjà 20 ans que ces grands succès durent...