Que du concret à l'issue des travaux de la 1ère session de la Commission bilatérale de promotion et de développement des régions frontalières algéro-tunisiennes. Ce rendez- vous qu'a abrité Alger, deux jours durant, est couronné par une feuille de route à caractère prioritaire. Le document donne une large place au commerce aux frontières, avec la mise en place des premiers jalons d'un régime préférentiel aux frontières. Le document final, approuvé par les deux ministres, algérien et tunisien, respectivement Brahim Merad et Kamel Feki, détaille plusieurs projets à mettre en œuvre pour dynamiser les échanges le long des frontières. Il s'agit notamment d'accélérer le parachèvement du projet d'étude sur le développement des échanges commerciaux et économiques via les frontières entre El Tarf et Jendouba, dans le cadre du programme AFTias (Initiative d'aide au commerce des Etats arabes). Il est dans cet ordre rappelé que les walis de Souk-Ahras et de Kef ont également convenu « d'étudier le projet de création d'une zone d'activités économiques communes », d'autant que la wilaya de Souk Ahras dispose d'une zone d'activités économiques dans la ville de Sidi Fradj, qui est en phase finale de réalisation sur une superficie de 50 hectares comprenant soixante parcelles. À ce titre Brahim Merad, tout en précisant que ces axes sont « inspirés des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et de son frère, le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed », a appelé les walis à « veiller à la mise en œuvre de la feuille de route et des projets qui y sont inclus », ainsi qu'à « surmonter tous les obstacles qui entravent leur concrétisation », tout en « intensifiant la concertation commune pour trouver les financements nécessaires ». N'est- ce pas que l'on attend beaucoup des walis des wilayas frontalières des deux pays. Côté algérien, particulièrement, le gouvernement attend beaucoup des walis dans le renforcement d'un partenariat, déjà fort, entre les deux nations. Entre autres dispositions à traduire sur le terrain figure la mise en place d'un système commun pour la prévention, la détection précoce et l'intervention pour lutter contre les feux de forêt. La feuille de route aux contours bien définis prévoit également « l'étude d'un projet de création d'une compagnie algéro-tunisienne d'expositions qui sera chargée de l'organisation annuelle de nombre de projets au niveau des wilayas frontalières tout en contribuant à la création d'une dynamique commerciale le long de la bande frontalière », tel qu'indiqué par Merad. Il s'agit en outre, a ajouté Merad, de « développer les chaînes de valeur en matière de plantes à intérêt médicinal et aromatique, de culture du figuier de barbarie et des oliviers, de viandes rouges et blanches, de produits laitiers et de légumes destinés à la déshydratation et à la conservation », outre « la création d'une zone de libre-échange commune » dans les régions de Taleb Larabi et Hazoua. Il a également été convenu, dans le cadre de cette feuille de route de « former les stagiaires algériens dans les domaines du tourisme, de l'hôtellerie et de la pêche au niveau de l'école de tourisme d'Aïn Draham et des centres de formation touristique à Tabarka », en sus « de l'échange de formation entre les wilayas d'Ouargla et de Tataouine dans les domaines de l'énergie et du pétrole du côté algérien, et des services de l'hôtellerie et du tourisme du côté tunisien ». Dans le cadre du « désenclavement » des habitants des régions frontalières, « le wali de Tébessa et celui de Kasserine ont proposé la réalisation d'études par des comités spécialisés sur la remise en exploitation de la liaison terrestre entre Tébessa et la ville de Kasserine », ainsi que « la relance de la ligne ferroviaire entre Constantine et Haïdra en Tunisie via Tébessa ». C'est là un projet à forte profondeur sociale qu'il est convenu de souligner.