L'écrivain Said Boucetta a été accueilli à bras ouverts à Tizi Ouzou par le public de la librairie «Cheikh Multi livres» de Tizi Ouzou. Dans une ambiance, certes, conviviale mais teintée d'intellectualité, Said Boucetta s'est livré à coeur ouvert. Il a parlé de son roman, des raisons de l'écriture, des motivations profondes qui peuvent pousser un journaliste à passer au roman, etc. La librairie «Cheikh Multi livres» a encore réussi le pari d'abriter une agréable rencontre littéraire, la énième, faut-il le rappeler. Mais chaque nouvelle escale de la librairie en question ne ressemble aucunement à une autre. À chaque rendez-vous, le public est agréablement surpris de découvrir un auteur apportant sa touche à l'édifice livresque algérien. Dans le cas de Said Boucetta, la découverte a été double. En plus de l'écrivain, les lecteurs ont fait connaissance avec le journaliste au long et riche parcours. Les deux facettes indissociables, dans ce cas, ont attisé la curiosité des présents. Les questions étaient d'ailleurs destinées à la fois au romancier qu'au journaliste, notamment celle liée au contexte dans lequel se déroule la trame du roman «Les sept fantômes de Hassina» (éditions Haya). Said Boucetta s'est donc retrouvé en train de livrer une longue analyse d'ordre politique de certains aspects de l'histoire récente de notre pays abordés dans son roman, notamment par l'entremise de son personnage principal Hassina. Hassina ou l'Incarnation de l'Algérie Cette dernière, lui ont fait remarquer les lecteurs, tout en étant le symbole de la femme algérienne, pourrait également être l'incarnation de l'Algérie, puisque le destin individuel de cette femme recèle plusieurs points communs avec celui de notre pays, notamment concernant les tourments l'ayant secoué, mais desquels il se relève toujours indubitablement. Said Boucetta a fait preuve d'une immense patience, notamment en écoutant et en n'interrompant jamais ses interlocuteurs quand bien même parfois leurs interventions étaient relativement longues. Et même quand certains présents sortaient du sujet, Said Boucetta se montrait imperturbable. Lorsqu'il reprenait la parole, il recentrait le débat avec dextérité et tact. Il renoue alors avec le fil de la trame de son roman, car d'autres lecteurs voulaient avoir un avant-goût de leur prochaine lecture. C'est ainsi que Said Boucetta ne s'est pas montré avare en détails mais sans aller jusqu'à déflorer la totalité de son récit afin de laisser l'effet de surprise et le plaisir du suspense vivace chez les mêmes lecteurs potentiels. Il a préféré s'étaler sur certaines généralités mais quand des questions l'invitaient à aller plus dans le détail, Said Boucetta satisfaisait la curiosité de ses interlocuteurs. Une rencontre et une organisation impeccables En plus des lecteurs, Said Boucetta a été agréablement surpris de se retrouver en présence d'autres écrivains ayant publié un ou plusieurs livres et qui ont tenu à acheter «Les sept fantômes de Hassina». C'était, notamment le cas du romancier-poète et essayiste Youcef Merahi, du romancier nouvelliste et poète Mohammed Attaf, du romancier Lounès Ghezali, Jugurtha Abbou, Kamel Boudjadi, du réalisateur Yazid Arab... L'organisation a été impeccable. Said Boucetta en a été également surpris. Autant de rigueur et de sérieux dans l'organisation ne pouvaient qu'être remarqués et salués. L'équipe de la librairie «Cheikh multi livres», sous la houlette et l'oeil bienveillant de l'infatigable et dévoué Omar Cheikh, a démontré, encore une fois, qu'elle était à la hauteur de tels événements littéraires.
