Les bombardements incessants dans la bande de Ghaza ont fait plus de 80 morts ces dernières 24 heures, a indiqué hier le Hamas, à l'heure où les Etats-Unis disent chercher à dissuader l'entité sioniste de lancer une agression majeure à Rafah. Au huitième mois de l'agression barbare sioniste déclenchée le 7 octobre dans le petit territoire palestinien assiégé et ravagé par les bombardements et les combats entre soldats et fedayine, la population civile, déplacée plusieurs fois depuis le début de cette agression génocidaire, est de nouveau sur les routes pour tenter de trouver un refuge, même si l'ONU affirme qu»il «n'y a pas d'endroit sûr à Ghaza». Aux premières heures hier, des témoins ont fait état de frappes sur différents secteurs, y compris à Rafah, dans l'extrême sud de la bande de terre, où s'entassent près de 1,4 million de Palestiniens en grande majorité des déplacés. Ces dernières 24 heures, au moins 82 Palestiniens ont péri dans la bande de Ghaza, ce qui porte à 35.173 le bilan des morts, en majorité des enfants et des femmes dont Netanyahu affirme qu'il s'agit de «terroristes», a indiqué le ministère de la Santé. La défense civile palestinienne a dénombré au moins huit morts dans un bombardement sur un immeuble à Nousseirat (centre). Des combats acharnés ont lieu dans l'est de Rafah, où les troupes sionistes sont entrées avec des chars le 7 mai avant de prendre le point de passage éponyme et de fermer cette entrée cruciale pour les convois humanitaires transportant des aides à une population menacée de famine à Ghaza selon l'ONU. L'armée sioniste a ordonné le 6 mai aux civils dans ce secteur de le quitter, et selon l'ONU près de 450.000 ont été déplacés. Les bombardements ont aussi touché l'ouest de Rafah, ville survolée sans cesse par l'aviation criminelle, selon des témoins.»Les tirs d'obus et les raids aériens sont continus. C'est très effrayant. J'ai peur pour mes enfants», affirme Hadil Radwane, 32 ans, déplacée de Ghaza dans l'ouest de Rafah.»Nous avons fui le nord du territoire vers Rafah à cause des bombardements et maintenant le scénario se répète. Nous avons préparé nos affaires pour fuir à nouveau, mais on ne sait pas où aller. Nous n'avons aucun endroit où aller et j'ai même pas de tente», dit-elle. Dans le nord de la bande de Ghaza, les Palestiniens ont été aussi sommés de quitter certaines zones après que les combats ont repris notamment à Jabalia et Ghaza-Ville, où le Hamas conserve ses capacités militaires. L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a affirmé hier que «près de 450.000» personnes se trouvant à Rafah avaient été déplacées depuis qu'Israël a ordonné le 6 mai l'évacuation d'une partie de cette localité du sud de la bande de Ghaza.»Près de 450.000 personnes ont été déplacées de force de Rafah depuis le 6 mai», celles-ci «sont épuisées, affamées, et constamment apeurées», écrit l'Unrwa sur le réseau social X, sans préciser où se sont rendues ces déplacés, ailleurs dans Rafah ou hors de la ville, qui accueille selon l'ONU 1,4 millions de personnes. Depuis le 6 mai, l'armée israélienne a sommé les habitants de plusieurs quartiers est de Rafah de les évacuer, avant d'y entamer des bombardements et «opérations ciblées» au sol. Premier allié d'Israël, les Etats-Unis ont aussi remis en cause la possibilité d'éliminer, avec une telle opération, le mouvement palestinien. Pour le Qatar, médiateur avec les Etats-Unis et l'Egypte dans les négociations sur une trêve associée à une libération d'otages, l'opération militaire d'Israël à Rafah a «fait reculer» ces pourparlers qui sont «presque dans une impasse». Alors que l'acheminement des aides à Ghaza est quasiment bloqué selon l'ONU depuis la fermeture du passage de Rafah, le ministère de la Santé a affirmé que le système de soins dans le territoire était sur le point de «s'effondrer» faute de carburant pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux et les ambulances.