Le Sommet du G7 est placé par le pays organisateur, l'Italie, sous le thème générique de l'Afrique, du multilatéralisme et du rôle important que la Méditerranée est en droit de jouer à ces niveaux. Ce sommet, qui regroupe les sept plus puissantes démocraties du monde est dominé par les tensions géopolitiques, les tensions internationales autour de l'Ukraine ou de Ghaza. Il est aussi question des rapports avec la Chine, la lutte contre le réchauffement climatique et la dette des pays en développement. En plus des pays historiques (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Italie, Canada et Royaume-Uni), les dirigeants de l'Ukraine, de l'Inde, du Brésil, de l'Algérie, du Kenya et même le pape François sont invités à ce rendez-vous. En plus des dossiers chauds des conflits de haute intensité au Moyen-Orient et en Ukraine, la cheffe du gouvernement Italien, Giorgia Meloni, met la question de la mobilité (migration) et l'accès à l'énergie au menu des discussions. En évoquant le développement des pays africains, elle n'a pas caché les ambitions de son pays et de son programme de lutte contre l'immigration clandestine et illégale. En janvier dernier, à Rome, pour un sommet Italie-Afrique. Meloni avait présenté son plan «Mattei» pour l'Afrique. Ce dernier veut encourager le développement durable du continent via des investissements vertueux, cela dans un objectif affiché de décourager les départs de migrants vers un Eldorado illusoire. Des investissements à hauteur de 5,5 milliards d'euros avaient été annoncés dans une série de projets censés donner une large place aux infrastructures énergétiques, car l'Italie veut toujours être la plaque tournante qui fait transiter le gaz, et bientôt l'hydrogène, et l'électricité entre les deux rives de la Méditerranée. L'Algérie invité d'honneur de ce sommet, indique le caractère incontournable du pays dans le Bassin méditerranéen occidental avec sa profondeur stratégique au Sahel et sur le continent africain. Dans cette reconfiguration de la cartographie géopolitique et des alliances stratégiques, l'Algérie est vue par les pays du G7 comme un partenaire fiable et solide pour la lutte contre les multiples fléaux malveillants (terrorisme, immigration clandestine, narcotrafic, etc) qui minent la stabilité régionale et continentale ainsi que pour son levier gazier et minier, notamment pour les minerais rares dont le pays dispose et qui sont nécessaires à la reconversion énergétique et à l'industrie alternative décarbonée, et à la révolution technologique. La présence du président de la République à ce sommet sera une occasion supplémentaire de réaffirmer les constantes de l'Algérie, à savoir un monde régi par le droit international, où les tentations d'imposer des faits accomplis n'auraient plus lieu d'être et où une vision plus inclusive permettra de fournir des solutions politiques. Aussi, ceci permettra, sur le plan bilatéral, de consolider le partenariat stratégique qui offre de réelles opportunités aux opérateurs économiques des deux pays. L'Algérie pourra ainsi présenter le partenariat algéro-italien comme un exemple à suivre pour l'Afrique et à l'intérieur de l'espace méditerranéen à démultiplier. Il est clair que l'Italie a invité des pays hors G7 à ce sommet, qui sont intéressés, notamment, par la mise en place du plan Mattei, que l'Italie, forte du soutien de l'Algerie, est en cours d'implémentation.