L'armée sioniste et le Hezbollah ont échangé de nouveaux tirs transfrontaliers dans la nuit de jeudi à vendredi après une escalade de la rhétorique belliqueuse entre les deux protagonistes, faisant craindre une guerre à grande échelle. Sur le front sud, dans la bande de Ghaza, l'agression barbare déclenchée le 7 octobre se poursuivait tôt hier avec des bombardements sionistes sur plusieurs secteurs du territoire palestinien assiégé. Ce conflit dévastateur a provoqué une flambée de violence à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs entre l'armée sioniste et le Hezbollah, allié du Hamas, se sont intensifiés ces dernières semaines. Jeudi, le Hezbollah a revendiqué plusieurs attaques, notamment le tir de «des dizaines de roquettes Katioucha» sur une position militaire dans le nord d'Israël après la mort d'un de ses combattants dans une enième attaque sioniste dans le sud du Liban. A Washington, le conseiller sioniste à la sécurité nationale Tzachi Hanegbi et le ministre sioniste des Affaires stratégiques Ron Dermer se sont entretenus avec le chef de la diplomatie Antony Blinken, à l'heure où les relations se crispent entre les administrations Biden et Netanyahu. Lors de cet entretien, Blinken «a réitéré l'engagement sans faille des Etats-Unis pour la sécurité d'Israël», a indiqué son porte-parole Matthew Miller. Le Secrétaire d'Etat américain a aussi souligné «l'importance d'éviter une nouvelle escalade au Liban» par le biais d'une «solution diplomatique permettant aux familles israéliennes et libanaises», déplacées par les échanges de tirs à la frontière, «de rentrer chez elles», a ajouté M. Miller. Dans un discours incendiaire mercredi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a averti qu'»aucun lieu» en Israël ne serait épargné par les missiles et les drones de son mouvement en cas d'attaque contre le Liban. Mardi, l'armée sioniste a annoncé que «des plans opérationnels pour une offensive au Liban» avaient été «validés», et le chef de la diplomatie sioniste a affirmé que «dans une guerre totale, le Hezbollah sera détruit». M. Nasrallah a également menacé l'île méditerranéenne de Chypre, disant «détenir des informations» selon lesquelles Israël pourrait utiliser, s'il était attaqué, «des aéroports et des bases» dans ce pays de l'Union européenne le plus proche des côtes du Moyen-Orient. Ces accusations sont «dénuées de tout fondement», a affirmé le gouvernement chypriote. Chypre «n'est impliquée et ne sera impliquée dans aucun conflit». Les menaces du Hezbollah, un mouvement qui exerce une influence prépondérante au Liban, ont inquiété. En cas de guerre, a prévenu M. Nasrallah, l'ennemi sioniste devrait «nous attendre par la terre, par la mer et par les airs», ajoutant que son mouvement avait reçu «de nouvelles armes» et comptait plus de 100.000 hommes prêts au combat.»Il est crucial que toutes les parties cessent les tirs», a lancé la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert. Affirmant dans une déclaration distincte qu'Israël menait «une guerre pour son existence», Netanyahu a souligné que son pays avait besoin des armes des Etats-Unis, son allié historique, après avoir déploré mardi des retards dans l'aide militaire américaine. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a jugé «décevants» et «offensants» les propos de M. Netanyahu sur les retards. «Aucun autre pays, a-t-il dit, ne fait plus pour aider Israël à se défendre (...)» en massacrant impunément la population palestinienne de Ghaza et de Cisjordanie occupée.