Théâtre hier de nouvelles frappes sionistes, la bande de Ghaza est devenue un «lieu de mort» tout simplement «inhabitable», alerte l'ONU après quasiment trois mois d'une agression barbare sioniste qui pourrait embraser la région. Des frappes de l'aviation criminelle ont retenti tôt hier à Rafah, ville à la pointe sud de la bande de Ghaza où se sont réfugiés ces dernières semaines des centaines de milliers de Palestiniens qui tentent d'échapper aux affrontements. Vendredi, des sources hospitalières ont fait état de 35 morts à Deir al-Balah (centre) alors que dans le nord de Gaza, où l'armée israélienne avait lancé son opération terrestre fin octobre, les bombardements se poursuivent.»Tout le quartier est détruit et je ne sais pas où les gens vont retourner. Où allons-nous vivre?», a dit un habitant de Jabaliya (nord) après une frappe sioniste. «Regardez cette destruction, mais malgré cela, nous resterons déterminés. Nous n'avons pas fui vers le sud ou ailleurs, nous sommes restés à al-Sika (quartier de Jabaliya), là où se trouvaient nos maisons», a-t-il ajouté. La bande de Ghaza est «tout simplement devenue inhabitable», et ses habitants «font face à des menaces quotidiennes sous les yeux du monde», a résumé le coordinateur des affaires humanitaires des Nations unies, Martin Griffiths. Selon l'Unicef, les affrontements, la malnutrition et la situation sanitaire ont créé «un cycle de la mort qui menace plus de 1,1 million d'enfants» dans ce territoire paupérisé avant même le début de la guerre. Les attaques aériennes et terrestres sionistes ont fait 22.600 martyrs à Gaza, majoritairement des femmes et mineurs, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Ghaza depuis 2007.»Nous continuons de demander une fin immédiate au conflit non pas seulement pour la population de Ghaza et ses voisins menacés, mais pour les générations à venir qui n'oublieront jamais les 90 jours d'enfer et d'attaques sur les principes les plus fondamentaux de l'humanité», a déclaré M. Griffiths. L'entité sioniste continue de clamer que son agression contre Ghaza va se poursuivre jusqu'au «retour» des otages et «l'élimination» des capacités militaires du Hamas qui restent d'ailleurs «importantes», selon son allié américain.»2024 sera une année de combats», a prévenu le porte-parole de l'armée sioniste, en prétendant aussi «un très haut niveau de préparation» des troupes à la frontière avec le Liban, théâtre quasi quotidien depuis le 8 octobre d'échanges de tirs avec le Hezbollah, mouvement soutenu par l'Iran comme le Hamas. Ces tensions sont allées crescendo cette semaine avec l'élimination, dans une frappe attribuée à l'agresseur sioniste, du numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, dans un quartier sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. «La riposte est inéluctable (...) Nous ne pouvons pas garder le silence sur une violation de cette magnitude car cela signifierait que tout le Liban serait exposé» à l'avenir, a déclaré vendredi le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. «Nos combattants dans l'ensemble des zones frontalières (...) répondront à cette dangereuse violation», a-t-il ajouté. En Syrie et en Irak, les attaques contre des bases militaires des Etats-Unis, principal allié de l'entité sioniste, ont bondi ces dernières semaines tandis qu'au Yémen les rebelles Houthis ont multiplié les tirs en mer Rouge afin d'y freiner le trafic maritime international en «soutien» aux Palestiniens de Ghaza. Dans ce contexte, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell doit s'entretenir avec des responsables au Liban alors que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est en Turquie pour une tournée régionale qui doit aussi le conduire en pays arabes et en Terre sainte dans l'espoir d'éviter un embrasement régional. Autre élément possible à son programme: l'avenir à plus long terme de Ghaza. Le sioniste de la Défense Yoav Gallant a dévoilé jeudi son premier plan qui prône la mise en place d'une administration sans le Hamas, sous contrôle sioniste. Mais pour deux ministres d'extrême-droite - Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich - le futur de Ghaza passe par le départ de Palestiniens sur place et le retour de colons juifs. D'ailleurs en Cisjordanie occupée, le nombre de nouvelles colonies sauvages et de routes pour les colons a connu une progression «sans précédent» depuis le début de l'agression contre Ghaza, soutient dans une étude l'ONG israélienne Peace Now (La Paix Maintenant). «Les trois mois de guerre contre Ghaza sont instrumentalisés par des colons afin de créer un état de fait sur le terrain et ainsi prendre le contrôle de plus larges pans» de la Cisjordanie, souligne l'ONG, citant un «environnement politique» favorable aux colons.