Ces activités ont été initiées par la Fondation Matoub et s'étaleront sur trois journées. Elles permettront de revisiter de fond en comble l'oeuvre artistique et poétique de Matoub Lounès à travers, notamment la riche exposition où les visiteurs retrouveront une collection très riche et variée des articles de presse ayant été écrits sur les différentes étapes de la vie militante et artistique de Matoub. Il y aura également les livres et autres publications analysant et décortiquant la production artistique et poétique du Rebelle, assassiné le 25 juin 1998 à Tala Bounane sur la route reliant Ath Douala à Tizi Ouzou. Les organisateurs annoncent une rencontre d'échanges littéraires et artistiques sur Matoub Lounès en présence d'écrivains et de poètes. Le programme tracé par la Fondation Matoub comprend en outre une cérémonie de dépôt de gerbes de fleurs à Tala Bounane, lieu de l'assassinat du Rebelle ainsi que sur la tombe de l'artiste immortel. Les organisateurs précisent que cette commémoration sera une occasion pour revisiter la vie, l'oeuvre et le combat pacifique de Matoub en faveur de la démocratie en Algérie et de l'identité amazighe. Dans le même sillage, la Direction de la Culture et des Arts de la wilaya de Tizi Ouzou a rendu public l'ensemble des tableaux de peinture représentant Matoub Lounès dans le cadre du concours du meilleur portrait du Rebelle. De même qu'un spectacle animé par Ighilmlah et Mohamed Smail Seddik sera dédié à Matoub en guise d'hommage à ce dernier à l'occasion du 26ème anniversaire de son assassinat. Né le 24 janvier 1956 à Taourirt Moussa, Matoub avait un talent inné pour la chanson et la poésie. Le fait d'avoir été entouré d'une famille qui comptait de nombreux artistes l'a énormément aidé à devenir un interprète génial et sa voix rauque et exceptionnelle a été pour beaucoup dans sa percée rapide dans le domaine artistique en dépit du fait que jusqu'à 1988, ses chansons étaient toutes interdites d'antenne aussi bien à la télévision qu'à la radio. Il s'était donc imposé sans aucun soutien médiatique à une époque où l'Internet n'existait pas encore. C'est dire à quel point son oeuvre artistique était de très haute facture. En vingt ans de parcours artistique, Matoub a produit plus de 200 chansons toutes aussi savoureuses les unes que les autres. Il a écrit lui-même tous les textes de ses chansons. Il a été l'un des rares chanteurs algériens à avoir chanté sa propre vie avec une telle sincérité. Il a publiquement décrit sa vie intime dans d'émouvantes et mythiques chansons d'amour, il a parlé de sa vie privée, de sa personnalité, de ses amis, de son village, de sa famille, sa mère, son père, sa soeur, ses femmes, etc. Chose inédite dans la poésie chantée algérienne. L'oeuvre poétique de Matoub est en effet autobiographique. De même que quand il a chanté sur l'Algérie, les difficultés vécues par le peuple algérien, etc., Matoub a toujours lié son destin individuel au destin collectif des siens. Chaque année, le 25 juin, date de son décès, et le 24 janvier, date de sa naissance, des dizaines d'hommages lui sont rendus par de nombreuses associations, par des artistes ainsi que par les médias.
