L'armée sioniste a ordonné hier à une partie des habitants de Khan Younès, ville du sud de la bande de Ghaza, d'évacuer leur logement avant «une opération intensive contre des organisations terroristes», selon un communiqué.»En raison d'importantes activités terroristes et de tirs de roquettes en direction d'Israël depuis la partie orientale de la +zone humanitaire+, il est désormais dangereux d'y rester», explique le communiqué. Selon la carte diffusée par l'armée sioniste, les habitants des quartiers est de Khan Younès doivent se diriger vers l'ouest, c'est-à-dire en bord de mer, dans une partie de la bande de Ghaza que l'armée israélienne présente comme une autre «zone humanitaire», à al-Mawasi avant d'y mener des bombardements meurtriers. Une deuxième carte diffusée par l'armée sioniste montre qu'une partie d'al-Mawasi n'est plus considérée comme faisant partie de la zone vers laquelle les habitants devaient évacuer. Après des bombardements israéliens ces dernières semaines sur al-Mawasi, nombre de Palestiniens craignent d'aller rejoindre ces étendues de tentes dont certaines ne sont que des pans de bâches ou de sacs d'aide humanitaire accrochés à des morceaux de bois. Les habitants de l'est de Khan Younès ainsi que des faubourgs et villages attenants ont décrit des scènes de panique hier matin.»Nous sommes partis au milieu des bombardements de l'aviation et des chars, et des tirs de drones», raconte Youssef Abou Taimah, 27 ans, «ils ont bombardé les habitations alors que les gens étaient encore à l'intérieur». Il dit avoir vu «des blessés et des morts transportés sur des tuk-tuk (petit véhicule à trois roues, NDLR) et des charrettes tirés par des ânes vers l'hôpital Nasser» alors qu'il se rendait avec sa famille vers al-Mawasi. Au moins 37 personnes sont tombées en martyrs et plus de 120 autres blessées par l'armée sioniste hier, selon un bilan du ministère de la Santé de la bande de Ghaza, qui s'appuie sur les arrivées à l'hôpital Nasser, l'un des derniers établissements de santé partiellement opérationnels dans le sud de la bande de Ghaza. Originaire d'al-Qarara au nord-est de la ville de Khan Younès, Abou Taimah a affirmé s'être déjà déplacé quatre fois depuis le début de l'agression barbare, il y a plus de neuf mois. Il craint de ne pas trouver où s'installer. «Nous allons vivre dans la rue, et encore, même les trottoirs sont remplis de monde et de tentes», dit-il, «on est épuisé, on n'en peut plus de ces déplacements». Ahmed al-Bayouk, un habitant de la ville de Khan Younès de 53 ans, ajoute: «c'est la troisième fois que nous devons nous déplacer, à chaque fois c'est de plus en plus difficile. On s'installe pour quelques jours mais ensuite l'armée sioniste arrive, bombarde, et nous devons nous déplacer à nouveau», déplore-t-il. Il dit ne rien avoir emporté avec lui et s'inquiète surtout «des maladies et des épidémies» pour ses enfants dans la zone surpeuplée d'al-Mawasi. Resté à Khan Younès, dans le quartier Sheikh Nasser, Mohammad al-Farra est pétrifié: «si nous restons dans nos maisons, nous mourrons, et si nous sortons sur les routes, nous mourrons aussi». M. al-Farra a raconté entendre les explosions se rapprocher de chez lui depuis le matin. Le bilan de l'agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s'est alourdi à 39.006 martyrs et 89.818 blessés, depuis le 7 octobre 2023, ont indiqué hier les autorités palestiniennes de la Santé. Selon la même source, 23 palestiniens sont tombés en martyrs, et 23 ont été blessés au cours des dernières 24 heures dans trois attaques barbares contre des familles palestiniennes.