Tandis que plusieurs pays occidentaux multiplient les exhortations à l'adresse de leurs ressortissants pour quitter le Liban au plus tôt et éviter la destination iranienne, les Etats-Unis ont annoncé hier l'envoi de porte-avions plus conséquents dans un Moyen-Orient où les incertitudes ont atteint une dimension inquiétante. Il semble que les tractations tentées par Washington afin de dissuader Téhéran de riposter «durement» à l'agression sioniste qui a fait d'Ismaïl Haniyeh, hôte de la République islamique, un martyr se soient soldées par une fin de non-ecevoir. L'Iran, par la voix de ses plus hauts dirigeants a, en effet, marqué sa détermination à punir l'agression criminelle sioniste de la manière la plus rigoureuse et ses alliés comme le Hezbollah, au Liban, et les Houthis, au Yémen, ainsi que le Hamas palestinien. C'est en fonction de cette possibilité d' «escalade régionale par l'Iran et ses partenaires» que les Etats-Unis ont décidé hier «une modification importante du dispositif militaire américain» dans le but, disent-ils explicitement d' «améliorer la protection des forces armées des Etats-Unis, doper le soutien à la défense d'Israël et faire en sorte que les Etats-Unis soient préparés à diverses éventualités». Ainsi apportent-ils un dédouanement manifeste à Israël qui poursuit depuis des décennies ses agressions caractérisées et meurtrières contre le Liban, la Syrie et, dernièrement, l'Iran et le Yémen. L'armée sioniste et ses services de renseignements ont procédé à l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, et du chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, à Beyrouth, selon des méthodes inavouables. Si Chokr a succombé à une attaque de drone, Haniyeh a été quant à lui ciblé par une bande de mercenaires à la solde de l'entité sioniste qui auraient déposé une bombe dans l'appartement où il résidait lors de sa visite en Iran, une thèse avancée par le New-York Times. Dans son intervention aux Nations unies, hier, le représentant de l'Iran n'a pas manqué d'avertir qu'à son sens, le Hezbollah attaquera désormais «des zones situées en profondeur du territoire sioniste» après s'être longtemps limité «aux cibles militaires». Cette nouvelle donne résulte, a dit la représentation iranienne, du fait que «l'entité sioniste a franchi certaines lignes» avec l'agression criminelle contre le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Dès lors, les avertissements délivrés vendredi par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a menacé Israël d'un «châtiment sévère», et le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, promettant une «riposte inéluctable» semblent de nature à inquiéter sérieusement l'allié inconditionnel américain au point qu'il bat le rappel de son armada dans la région méditerranéenne. C'est ainsi que le quotidien iranien Kayhan, proche des milieux dirigeants, a indiqué que «Tel-Aviv et Haïfa font partie des cibles» prioritaires et qu'il y aura «de douloureuses pertes humaines». Ce à quoi le Premier ministre extrémiste israélien Netanyahu croit avoir répondu en assurant que l'armée sioniste est à un «niveau très élevé de préparation, tant défensif qu'offensif». Propos qui n'a pas eu l'air de rassurer Washington puisque l'administration Biden a vite fait de dépêcher «plusieurs navires de guerre, porteurs de missiles balistiques, ainsi qu'un escadron supplémentaire d'avions de combats», a indiqué le Pentagone. Des pays comme la Suède, intégrée récemment dans l'Otan, ont fermé leur ambassade au Liban tandis que de nombreuses compagnies d'aviation ont suspendu leur desserte de Beyrouth. Ultime information, l'Iran et les groupes de résistance alliés planchent sur deux scénarios, l'un concernant une riposte «simultanée» et l'autre une réplique échelonnée que mènerait chacune des parties prenantes. Rappelons que le 13 avril dernier, l'Iran avait déjà lancé une attaque sans précédent contre l'ennemi israélien à coups de centaines de drones et de missiles balistiques, au lendemain d'une agression criminelle sioniste contre son consulat à Damas, faisant plusieurs martyrs dont des officiers supérieurs des Gardiens de la Révolution. Pour parer à cette offensive, les alliés occidentaux américain, britannique et français ont mis tous leurs moyens à disposition de l'entité sioniste afin d'en limiter les dégâts. Une démarche qui aura eu pour conséquence d'enhardir davantage un Netanyahu fauteur de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, selon un droit international que l'Occident peine à respecter.