Au cours de la cérémonie de remise des prix du meilleur exportateur, organisé sous l'égide de la présidence de la République, Tebboune a esquissé ce que devra être sa vision future de l'intégration économique africaine. Au vu des programmes et des objectifs prévisionnels affichés, dans le cadre de cette vision stratégique à horizon 2030, le commerce et les échanges économiques avec l'Afrique augurent de très bonnes perspectives. Profondeur naturelle et stratégique, l'Afrique subsahélienne en particulier, constitue le cheval de bataille de la politique d'intégration africaine du président Tebboune. Cette mandature qui s'écoule a été marquée par une multitude de programmes visant à transcender les contraintes et les difficultés et à réactiver le processus des échanges économiques et commerciaux avec l'Afrique. L'ouverture de banques dans certains pays africains, la multiplication des exportations et des foires mobiles et permanentes, le lancement de projets de zones franches aux frontières, l'ouverture de nouvelles lignes maritimes et aériennes reliant nombre de villes africaines, la mise en branle de nouveaux projets logistiques et d'infrastructures de transport démontrent cette nouvelle volonté affichée de l'Algérie de se tourner, résolument vers l'Afrique. Un choix, visiblement, irréversible et stratégique amorcé par Tebboune, en vue de confirmer la volonté de l'Algérie d'oeuvrer, en faveur d'une véritable intégration économique africaine. Dans son allocution du jeudi 25 juillet 2024, Tebboune a exposé les grands agrégats de sa nouvelle feuille de route pour le continent africain. En plus du développement des deux projets à dimension continentale, à savoir la route reliant Tindouf à Zouerate en Mauritanie, ainsi que la route transsaharienne reliant Alger à Lagos au Nigeria, véritable corridor économique devant permettre un investissement massif du marché africain, le Président a dévoilé les grandes lignes de cette nouvelle stratégie. Il s'agit, avant tout, de réajuster certaines sphères afin de rendre plus fluides les échanges et les investissements économiques réciproques. Parmi ces grandes opérations, on notera la libéralisation des exportations de certains secteurs de production afin de permettre l'écoulement des capacités excédentaires en huile, sucre et pâtes. Aussi la création de bases logistiques destinées à l'exportation au niveau de tous les pôles économiques participera-t-elle à alléger le fardeau des jeunes opérateurs économiques intéressés par la profondeur africaine. Le président Tebboue s'engage aussi à poursuivre l'extension du réseau bancaire algérien à l'étranger, notamment en Afrique et l'ouverture de lignes commerciales aériennes et maritimes pour renforcer le rôle pivot de l'Algérie dans la région. Ce sont là quelques agrégats qui renseignent sur les ambitions du président pour l'Algérie et l'Afrique. Pour ceux qui l'ignorent, la valeur des exportations de l'Algérie vers le continent africain s'élève, aujourd'hui, à 2,7 milliards de dollars dont 650 millions de dollars d'exportations hors hydrocarbures. Pourtant, le pari ne semblait pas aussi évident, ni facile à relever, tant il est vrai que les obstacles et les entraves sont légion dans ce cadre. Cela, sans compter l'absence, des années durant, d'une volonté politique ferme de transcender les contraintes existantes dans ce volet. A titre de rappel, jusqu'en 2020 le volume des échanges commerciaux avec les pays africains ne dépassait guère les 5%. Durant l'année 2017, les échanges commerciaux avec les pays du continent africain totalisaient 3,7% seulement pour passer à 4% en 2018 et à 4,5% en 2019. Une progression ascendante qui augure de bonnes perspectives quant à l'accentuation des taux de croissance des volumes des échanges économiques et commerciaux en Afrique. La diplomatie économique algérienne aura été payante, à travers le continent africain, au cours de ces trois dernières années.