Hamas a réclamé dimanche la mise en oeuvre d'un plan présenté par Joe Biden pour une trêve à Gaza «plutôt que de mener plus de négociations», à l'heure où des habitants fuient en masse Khan Younès, dans le sud du territoire, avant de nouvelles opérations israéliennes. Cet appel du mouvement islamiste palestinien intervient au lendemain d'un raid israélien sur une école, considéré comme l'un des plus meurtriers depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre par une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien. Malgré des appels internationaux à un cessez-le-feu, les tentatives des pays médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte - ont échoué à plusieurs reprises ces derniers mois.s. Le 31 mai, le président américain avait annoncé un plan, présenté comme émanant d'Israël, prévoyant, dans une première phase, une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages retenus dans le territoire palestinien et de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Le Hamas a appelé dimanche soir les médiateurs à «présenter une feuille de route» pour «appliquer» ce plan, «fondé sur la vision du président américain Joe Biden et les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU», «plutôt que de mener plus de négociations ou d'amener de nouvelles propositions». Il y a quelques jours, les pays médiateurs avaient appelé à la reprise le 15 août des discussions sur une trêve à Gaza, associé à la libération des otages. Israël a donné son accord mais le Hamas n'a pour sa part pas clairement dit s'il participerait. Trois phases d'une quarantaine de jours chacune pour un cessez-le-feu durable à Gaza: voici la proposition présentée le 31 mai par le président américain Joe Biden que le Hamas palestinien a dit préférer à des négociations supplémentaires. En annonçant la proposition, M. Biden l'a présentée comme un plan israélien, ce que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a mis longtemps à admettre. Après l'échec de nombreuses sessions de discussions, Israël a dit être prêt à reprendre des négociations indirectes le 15 août à la demande des médiateurs américain, égyptien et qatari. Mais samedi, son armée a mené une frappe sur une école de Gaza abritant des déplacés qui a fait 93 morts dont des femmes et des enfants selon la Défense civile locale. En face, le mouvement de résistance Hamas indique avoir accepté le plan annoncé par Biden début juillet et préfère désormais le voir appliqué par Israël «plutôt que de mener plus de négociations ou d'amener de nouvelles propositions». L'assassinat le 31 juillet à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh imputé à Israël avait fait douter le Qatar de l'opportunité de poursuivre la médiation entre Israël et le Hamas. «Les assassinats politiques et le fait que des civils continuent d'être pris pour cible à Gaza (...) nous amènent à nous demander comment une médiation peut réussir lorsqu'une partie assassine le négociateur de l'autre partie», s'est interrogé le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani après la mort de Haniyeh. Voici les phases de l'accord annoncé par Biden: - Cessez-le-feu total de six semaines et retrait des troupes israéliennes des zones densément peuplées de la bande de Gaza. -Libérations de «certains» otages enlevés durant l'attaque du 7 octobre dans le sud d'Israël, dont des femmes et des personnes âgées ou blessées. Des corps d'otages seront restitués aux familles. Le président américain a promis que les derniers otages ayant la nationalité américaine rentreront alors «à la maison». - Des centaines de Palestiniens emprisonnés par Israël libérés. - Retour des déplacés palestiniens dans leurs quartiers dans la bande de Gaza dévastée par les bombardements israéliens. - L'aide humanitaire, jusqu'ici largement insuffisante, «augmente fortement». Jusqu'à 600 camions peuvent entrer par jour. - Ses contours précis seront, selon Joe Biden, négociés pendant les discussions qui seront lancées durant la première phase. - Le cessez-le-feu se poursuit tant que continuent les négociations qui doivent mener à un arrêt définitif des combats, le retour de tous les otages, soldats israéliens compris. - Les forces israéliennes se retirent de l'ensemble de la bande de Gaza durant la seconde phase qui s'étale également sur six semaines. - Vaste plan de reconstruction soutenu par les Etats-Unis et la communauté internationale. Un haut responsable américain a estimé qu'il faudrait de 3 à 5 ans.